Scène de vie de coach :

Il n’a échappé à personne que nous vivons dans une monde où l’incertitude nous est devenue familière. C’est un lieu commun de le dire. Mais même si le constat nous parait évident, cela ne signifie pas que nous ayons assimilé ce nouvel environnement au point d’y être à l’aise.

Si je transpose notre situation à la fameuse courbe de deuil, nous sommes encore bloqués à l’étape du marchandage dans la première partie de la courbe. C’est-à-dire que notre organisation et nos réactions montrent nous n’avons pas encore complètement intégré l’incertitude comme une donnée pérenne. Manager en contexte d’incertitude était le sujet de mon dernier rendez-vous avec l’un des managers que je coache. Nous étions d’accord sur ce constat.

Au fond il est normal que nous trainions les pieds pour entrer totalement dans un monde où les prévisions sont devenues plus aléatoires. Car d’une part nous ne l’avons pas choisi, il nous a été imposé par des crises successives et d’autre part le fait que nos repères sont modifiés en permanence nous perturbe.

Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera plus demain. Organisation hybride, flex office, pénurie et renchérissement de matières premières, difficulté à recruter, nouvelles attentes des collaborateurs…sont des éléments qui poussent les managers à s’adapter sur des cycles de changements beaucoup plus courts que ceux connus ces dernières années. Ces adaptations permanentes font que les managers sont plus fatigués qu’auparavant.

Pour faire baisser ce niveau de fatigue les managers n’ont pas d’autre choix que de développer l’autonomie de leurs collaborateurs en tenant compte de cette incertitude. Pour cela les managers doivent avoir et donner des objectifs réalistes, ritualiser leur management et reconnaitre leurs propres difficultés et celles de leurs collaborateurs à gérer cette incertitude.

Donner des objectifs réalistes :

Ce n’est pas faire preuve d’un manque d’ambition de donner à ses collaborateurs des objectifs réalistes. Mais surtout, essayer de mobiliser son équipe sur des objectifs que tout le monde sait inatteignables est fortement énergivore pour les managers et bien souvent inutile. Alors que des objectifs qui nécessitent tout de même de donner le meilleur de soi-même pour être atteints, avec une échéance de court-moyen terme, révisés régulièrement en fonction de l’évolution du contexte sont mobilisateurs. Et une équipe engagée obtient bien entendu de meilleurs résultats qu’une équipe qui ne l’est pas et surtout demande moins d’énergie à son manager.

Ritualiser son management :

La ritualisation d’une manière générale est une façon de faire baisser sa charge mentale. Savoir quand et comment manager et collaborateurs se rencontrent, en individuel comme en collectif, est particulièrement structurant. Cela donne à chacun des repères stables qui aident à mieux vivre l’incertitude. Elle demande bien entendu au manager de l’énergie et de la pédagogie pour être mise en place mais les résultats en valent l’investissement.

Reconnaitre les difficultés :

Reconnaitre les difficultés que génère l’incertitude aide les managers à mieux l’accepter et à progresser sur la courbe de deuil. Ce qui encourage leurs collaborateurs à en faire de même.

Compte tenu de ce que vivent la plupart des entreprises et leurs salariés, il est normal d’être fatigué.

Reconnaitre le caractère normal de la fatigue permet aux managers d’accepter de ne pas être des super héros et de comprendre que faire de son mieux dans un environnement complexe est déjà beaucoup.

Le manager que j’ai rencontré m’a dit mieux accepter l’incertitude après avoir compris cela, ce qui lui a redonné de l’énergie. Cela tombe bien car l’acceptation n’est-elle pas la dernière étape de la courbe de deuil ?

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