Scène de vie de coach :
J’ai animé cette semaine une formation à la prise de parole en public. J’y ai bien entendu présenté des méthodes et des techniques, mais l’essentiel du programme est constitué de mises en situation. Non seulement c’est un mode pédagogique très efficace mais en plus j’y prends beaucoup de plaisir. Je trouve que je peux pleinement jouer mon rôle de coach lors du débriefing des jeux de rôles.
Parmi les participants beaucoup manifestent de l’inquiétude lorsqu’ils prennent la parole. Cela semble logique car c’est bien souvent pour gagner en confiance qu’ils se sont inscrits à la formation. Mais dans la plupart des cas, leur difficulté est d’identifier réellement ce qui les inquiète.
J’anime ce thème de formation depuis 2016 et j’ai donc eu l’occasion de rencontrer des centaines de personnes dans ce contexte. J’ai donc une bonne vision des différents types de peurs que les participants peuvent ressentir.
J’ai constaté que l’on pouvait les regrouper en trois grandes catégories. La question est ensuite de savoir comment les dépasser.
Les trois peurs :
Les personnes qui accordent de l’importance à la relation redoutent justement de ne pas réussir à créer de lien avec leur auditoire. Elles sont alors particulièrement attentives au non verbal de ceux qui les écoutent, recherchant de leur part un signe d’approbation. A l’inverse, un auditeur qui leur parait être fermé ou désintéressé les déstabilisent.
Une autre peur est de perdre le contrôle de la situation. Les personnes qui la ressentent craignent une objection ou des questions qui les feraient sortir de leur sujet. Elles redoutent également qu’un échange se transforme en un débat hors de contrôle.
Enfin la troisième peur est celle de ne pas être à la hauteur. Elle se traduit par la peur de donner une information fausse, d’être incomplet ou de ne pas savoir répondre à une question.
Être soi:
Le point commun entre ces trois peurs est qu’elles sont systématiquement provoquées par le regard que l’intervenant porte sur les personnes qui l’écoutent. Il les imagine hostiles à son égard. Il répond alors à cette hostilité, en recherchant l’approbation, le contrôle ou en mettant en avant ses compétences.
L’intérêt de la formation à la prise de parole est bien entendu d’apprendre de nouvelles méthodes. Mais elle permet également deux prises de conscience.
Elle aide les participants à réfléchir à la représentation qu’ils se font spontanément de leur auditoire.
Et elle leur montre qu’ils ont largement les compétences pour dépasser leur peur.
Ceux qui recherchent le lien avec leur auditoire constatent qu’ils savent le créer spontanément. Ceux qui veillent à contrôler la situation comprennent qu’ils ont largement les ressources pour la rattraper si celle-ci semble leur échapper. Enfin ceux qui accordent de l’importance à la compétence réalisent qu’ils le sont suffisamment pour répondre à la plupart des questions que l’on pourrait leur poser.
Mon défi est justement de les aider à ces prises de conscience.
Je reconnais ne pas y arriver à chaque fois, car cela peut représenter un long chemin personnel.
Mais au moins cela les a mis en mouvement pour qu’ils se détachent du regard de leur auditoire et qu’ils soient réellement eux-mêmes.
Ce qui sera une belle victoire !
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