Scène de vie de coach :
Il m’est arrivé une expérience particulière ces derniers jours. Le directeur commercial de la première entreprise dans laquelle j’ai travaillé et que je n’avais pas vu depuis 25 ans m’a contacté pour que j’accompagne son équipe.
La première fois que je l’ai rencontré, il était tout en haut de l’échelle hiérarchique et moi tout en bas car j’occupais alors un job étudiant. J’ai finalement évolué dans cette entreprise et je me suis rapproché de lui hiérarchiquement. Mais j’ai toujours gardé une certaine distance car c’était un homme de pouvoir. C’était lui qu’il fallait convaincre pour que mes projets avancent, même si nous n’étions pas liés hiérarchiquement. A l’époque, il inspirait une certaine crainte à tous ceux qui collaboraient avec lui.
Et aujourd’hui à ma grande surprise, il me sollicite pour une intervention. Lors du premier RDV, je me suis placé, malgré moi, dans le type de relation que j’avais avec lui il y a 25 ans. Même si nous n’étions plus les mêmes hommes, ni les mêmes professionnels.
Lors de notre deuxième RDV, je lui ai présenté le dispositif d’accompagnement auquel j’avais pensé. Pendant notre échange, j’ai fait attention à me placer dans un autre type de relation que celui que j’avais eu face à lui quelques jours auparavant.
Cette situation m’a fait réfléchir sur le fait que parfois nous ressentons des peurs dont l’origine est très lointaine et qui n’ont plus de sens aujourd’hui. Mais nous en subissons tout de même les conséquences.
Prendre conscience du problème :
Pour sortir du type de relation que j’avais il y a 25 avec celui qui était devenu mon client, il a d’abord fallu que je prenne conscience que la relation dans laquelle je me plaçais spontanément n’était plus adaptée.
J’ai souvent observé ce même décalage chez les managers entre la manière dont ils se perçoivent et la manière dont les autres les perçoivent.
Je le remarque particulièrement à l’occasion des formations à la prise de parole en public. Je rencontre des managers dont la peur de prendre la parole remonte à leur enfance quand ils étaient envoyés au tableau pour réciter leur poésie.
Le plus étonnant est qu’ils ne tiennent pas compte du fait que depuis l’école primaire, ils ont grandi, appris une foule de choses, réussi des examens et des entretiens de recrutement. Ils n’ont pas conscience que la peur qu’ils ressentent aujourd’hui est complètement décalé avec l’homme ou la femme qu’ils sont devenus.
La nécessité d’une aide extérieure :
Pour ma part, je n’aurais pas pris conscience de l’incongruité de ma peur si quelqu’un ne m’y avait pas aidé.
C’est mon superviseur qui a joué ce rôle. J’appartiens à un groupe de supervision où nous nous réunissons à sept ou huit coachs et partageons les problématiques que nous rencontrons dans notre métier. Nous sommes ensuite coachés par le superviseur.
J’ai partagé les difficultés que je rencontrais avec ce client. Mon superviseur m’a aidé à prendre conscience que ma peur était infondée. J’ai alors réalisé que le professionnel que je suis aujourd’hui n’a rien à voir avec celui que j’étais il y a 25 ans.
Cela m’a permis de rencontrer mon client dans une autre posture et de me positionner en consultant légitime.
A la suite de cette expérience, je vous encourage à réfléchir aux peurs que vous pouvez ressentir aujourd’hui et de vous demander si elles sont encore d’actualité. Car ces peurs d’un autre âge sont un vrai frein à l’expression de notre leadership.
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