Scène de vie de coach :

J’accompagne un dirigeant qui est à la tête d’une entreprise florissante. Elle enregistre depuis sa création une croissance annuelle à deux chiffres. Ce sont des experts reconnus dans leur domaine et ils ont contribué à l’essor de leur marché. D’une manière générale, de l’extérieur tout parait bien aller.

Malgré cette success story, le dirigeant m’a sollicité car il se sent démuni dans la dimension managériale de son rôle.

Sa très haute expertise et sa persévérance ont permis le développement rapide de son activité. Ce qui a nécessité le recrutement de plusieurs collaborateurs. Si bien qu’il manage maintenant, presque malgré lui, une dizaine de personnes.

Je l’aide à remplir sa boite à outils de manager en priorisant ceux nécessaires à l’expression de son autorité car ils lui font particulièrement défaut.

Mais surtout, je l’encourage à exprimer à son équipe comment il vit certains comportements qui ne lui semblent pas adaptés. Par exemple, il ne se sent pas suffisamment respecté en tant que manager dans certains propos de ses collaborateurs.

Les méthodes managériales peuvent l’aider à savoir comment exprimer son insatisfaction. Mais elles ne l’aident pas à savoir quoi dire.

Pour cela, je lui apprends à métacommuniquer. Le préfixe grec méta signifie « au-dessus ». C’est-à-dire communiquer en se plaçant au-dessus de l’échange. C’est une compétence que tout manager devrait maitriser.

A quoi sert la métacommunication ?

La métacommunication sert à prendre de la hauteur en communiquant sur la manière dont nous vivons une situation. Par exemple mon client n’a jamais dit à l’un de ses collaborateurs combien il vivait mal son insouciance quand le traitement d’un dossier prenait du retard. En revanche, il lui a rappelé plusieurs fois l’importance de respecter les délais. Ce qui est pour lui une règle élémentaire.

C’est justement dans ce type de situation qu’il ne sent pas respecté en tant que manager car son collaborateur ne semble pas tenir compte de ses attentes.

C’est là que la métacommunication est utile.

Pour le dire le plus simplement possible, métacommuniquer consiste à exprimer comment nous vivons une situation ou un échange.

La métacommunication peut être utilisée dans toute situation de communication et permet aux échanges un changement de niveau. Il se produit quand les deux interlocuteurs ne parlent plus du sujet premier de leur échange mais de leur manière de communiquer. Elle permet de mettre à plat des malentendus ou des incompréhensions.

Les deux conditions de réussite ? :

 

La première condition pour métacommuniquer est d’analyser l’émotion que l’on ressent.

Les émotions sont comme des signaux faibles d’une situation qui ne nous convient pas. Si ces signaux faibles sont négligés, ils s’amplifient au point de ne plus être supportables. Cela peut se transformer alors en une explosion de colère, un sentiment de confusion, des pleurs… Les modes d’expressions sont variés et dépendent de notre personnalité, de la situation et de notre interlocuteur.

La deuxième condition est de rester à l’écoute de son interlocuteur après avoir « métacommuniqué ».

En effet le manager a pu interpréter de travers une parole ou un comportement de son collaborateur. Cette mauvaise interprétation a provoqué une émotion qui n’était alors pas justifiée.

Par exemple le manager ressentait de la colère à propos du retard d’un dossier sans savoir que le client avait repoussé le délai.

C’est pourquoi le manager doit présenter son interprétation de la situation comme une hypothèse puis écouter son collaborateur pour recueillir son avis.

Pour mon client cela aurait pu donner la phrase suivante :

« Quand un dossier n’est pas bouclé à temps alors que je t’ai demandé plusieurs fois l’importance de respecter les délais, j’ai l’impression que tu ne tiens pas compte de ma demande. Et du coup je ne me sens pas respecté en tant que manager. Et j’aimerais que l’on en parle pour connaitre ton point de vue. »

C’est cela changer de niveau de communication.