Scène de vie de coach:
Cette semaine j’ai animé un atelier de CoDéveloppement dans lequel il y avait de longs temps de silence. Malgré leur longueur, je ne les ai pas interrompus car je voyais que le groupe était en réflexion. Ces silences étaient nécessaires au bon déroulement de l’atelier.
La gestion des silences n’est pas simple dans l’animation d’une équipe. Que ce soit en formation, en réunion ou encore dans l’animation d’un brainstorming. C’est une compétence importante que l’animateur doit maitriser car elle contribue à la réussite de son animation.
Pourtant beaucoup d’animateurs, de formateurs ont peur du silence. Alors ils le comblent en prenant la parole quand le silence leur parait trop long.
Pour être à l’aise avec le silence, il faut réussir à dédramatiser le fait que personne ne prenne la parole. Le silence n’est pas si grave. Bien évidemment, il ne faut pas qu’il dure trop longtemps. Mais quelques secondes de silence peuvent être bénéfiques. Il laisse par exemple la place à une question de la part d’un participant.
Ce qui est vrai pour l’animation d’un groupe peut être généralisé à l’ensemble de la relation managériale. Le silence permet de laisser de la place à son interlocuteur et favorise l’autonomie.
Le silence dans la relation :
Se taire et laisser son interlocuteur parler. Se taire et le laisser réfléchir. Ce sont deux raisons pour lesquelles le silence est nécessaire au bon déroulement d’un entretien. Il permet de lui laisser toute la place, de le mettre au centre de l’échange. C’est un lieu commun de dire que le silence est indispensable à une écoute de qualité. En gardant le silence, c’est notre interlocuteur qui donne le rythme de l’entretien.
Dans une conversation, la meilleure des relances est le silence. Quand notre interlocuteur a fini de s’exprimer, garder le silence en continuant à le regarder quelques secondes est un encouragement à poursuivre. Le silence ne doit pas devenir pesant, mais bien géré, il est une invitation. Malheureusement, les managers l’interrompent généralement trop vite.
Un bon exemple où les managers ne laissent pas assez de place au silence est l’entretien de recrutement. Le manager/recruteur a peur du silence, qu’une gêne s’installe, de ne pas savoir quelle question poser. Alors il les enchaine sans prendre la peine d’écouter réellement le candidat et de rebondir sur ses propos.
Le silence favorise l’autonomie :
Le silence favorise également l’autonomie des collaborateurs. Un manager qui ne laisserait pas la place au silence lors d’un entretien risquerait malgré lui de donner une solution à un problème apporté par un collaborateur plutôt que de le laisser chercher une solution. Il pourrait même, porté par son enthousiasme, s’approprier une idée donnée par un collaborateur et la compléter par une idée que lui propose.
C’est également vrai dans le cadre d’une réunion d’équipe. Le manager devrait être le participant qui parle le moins. Sauf bien entendu s’il a une information à transmettre. Mais se taire permet à chacun de prendre la parole, de partager une opinion ou une idée.
Nous avons tous constaté que nous ne sommes pas égaux vis-à-vis du silence. Certains en ont besoin, alors que d’autres sont presque angoissés à l’idée qu’un silence dure trop longtemps. Mais nous avons tous besoin d’apprendre à en faire un outil de communication. Même si cela nous parait contre intuitif.
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