Scène de vie de coach :
« La confiance n’exclut pas le contrôle » est en bonne place sur le podium des phrases vides de sens qu’utilisent les managers.
Je sais que cette affirmation peut faire réagir tant cette phrase est considérée par beaucoup comme une expression de bon sens, voire de sagesse.
Cette phrase a été le sujet d’un débat au sein d’un groupe de managers que j’accompagnais la semaine passée.
Le contrôle s’oppose justement à la confiance. Et l’expression « la confiance n’exclut pas le contrôle » est en fait utilisée par les managers qui craignent qu’un contrôle soit interprété par leurs collaborateurs comme un manque de confiance. Il est d’ailleurs probable que leur interprétation soit juste.
Bien entendu les situations où les managers doivent contrôler leurs collaborateurs ne manquent pas et il n’est alors pas question de confiance. Mais il est utile de se souvenir que l’absence de contrôle est l’expression ultime de la confiance.
Des situations où le contrôle est nécessaire :
Certains managers craignent que le contrôle soit mal interprété par leurs collaborateurs. Alors que dans beaucoup de situations, un contrôle est tout à fait justifié.
Il y a principalement deux cas où le manager doit contrôler le travail de ses collaborateurs.
Si le manager sait qu’ils n’ont pas les compétences pour réaliser une tâche alors il est nécessaire de les former, de les accompagner et à la fin de les contrôler. Le contrôle n’a rien à voir avec un manque de confiance et encore moins avec une sanction mais il donne l’occasion d’un feed-back constructif et donc de progrès.
Le deuxième cas est celui où le manager a des doutes sur la motivation de ses collaborateurs. Dans cette situation, le contrôle s’effectue sous la forme d’un débriefing, c’est-à-dire d’un échange. Le manager crée alors l’occasion de mesurer et éventuellement de renforcer la motivation de son collaborateur.
L’absence de contrôle est l’expression de la confiance :
Si le manager a confiance à la fois dans les compétences et la motivation de son collaborateur, à quoi bon contrôler ?
Le message que les managers envoient à leurs collaborateurs lorsqu’ils les contrôlent sans que cela soit nécessaire est qu’ils ne sont pas suffisamment compétents pour réaliser seul un travail de qualité.
Cette attitude a plusieurs conséquences :
Elle impacte négativement la motivation du collaborateur qui perçoit un manque de reconnaissance de ses compétences.
Elle crée un lien de dépendance entre le manager et le collaborateur qui attend la validation de son manager à la fin de chaque réalisation.
Le collaborateur peut inconsciemment être moins exigeant avec lui-même dans la mesure où il s’en remet au contrôle du manager pour corriger les erreurs.
Quand manager et collaborateur entretiennent une relation de confiance, c’est le collaborateur qui sollicite son manager en cas de besoin. Cela met une nouvelle fois en lumière l’importance des rituels de management où chaque RDV est une occasion pour les collaborateurs de rencontrer leur manager.
Ces RDV ritualisés développent la confiance et rendent le contrôle moins nécessaire, pour que la confiance exclut le contrôle.
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