Scène de vie de coach :

J’anime une formation au management dans le secteur du transport et de la logistique. L’ambiance est sympathique. Nous travaillons efficacement et nous passons un très bon moment, notamment grâce à l’un des participants qui nous fait bénéficier de son sens de l’humour. L’humour est une qualité particulièrement importante en management.  Elle permet de dédramatiser certaines situations, de faire passer des messages et d’apporter un peu de légèreté dans un monde qui se prend parfois trop au sérieux. L’humour est cependant à double tranchant et il doit être manié avec discernement. Pierre Desproges a dit en son temps que l’on peut rire de tout mais pas avec tout le monde. Cela s’applique parfaitement au management.

Le fameux second degré :

Un registre d’humour est cependant particulièrement risqué : le second degré.

Le second degré n’est pas accessible à tout le monde car il demande à être interprété pour être compris. Il sème le doute sur l’intention de celui qui l’exprime car on n’est pas sûr de l’exactitude de l’interprétation. Celui qui utilise le second degré prend beaucoup de plaisir à cela. Soit parce qu’il trouve un camarade de jeu qui lui donne la réplique, soit au contraire parce qu’il est face au regard vide de son interlocuteur qui ne le comprend pas.

Tout le monde n’a pas accès au second degré. Certains sont mal à l’aise car ils se sentent exclus du cercle de ceux qui s’amusent beaucoup à communiquer au second degré. L’incompréhension provient de leur difficulté à discerner les intentions authentiques de l’expert en second degré. Si bien que ce type d’humour peut générer du malaise plus que de la légèreté. De plus l’amateur de second degré ne comprend pas pourquoi son sens de l’humour n’est pas partagé. L’incompréhension est dans les deux sens.

Utilisé pour de mauvaises raisons :

Au-delà de l’humour et de la volonté de détendre l’atmosphère, l’utilisateur de second degré l’emploie parfois pour de mauvaises raisons.

Il sert parfois à faire passer un message quand le manager n’ose pas dire les choses clairement et simplement. Si par exemple il utilise ce registre pour faire remarquer à son collaborateur qu’il est en retard, celui-ci risque de ne pas comprendre la réelle intention du message. Le second degré, outre le fait que tout le monde ne le comprend pas, peut laisser penser qu’arriver en retard n’est finalement pas si grave.

Le second degré peut également être un écran de fumée utilisé par le manager pour lui éviter de dire ce qu’il pense réellement ou de se positionner.

L’utilisation du second degré n’est pas à exclure de la relation managériale, mais il est à réserver aux personnes qui l’apprécient. Il ne doit pas être utilisé pour faire passer des messages car ils risquent de ne pas être compris. Sans quoi le manager sera vu comme quelqu’un qui manque d’authenticité. Ce n’est pas son intention mais il a toutes les chances d’être perçu comme tel.

Si vous souhaitez que je vous accompagne dans un projet de formation, de coaching individuel ou collectif, vous pouvez me joindre à cette adresse :

Arnaud.pottier@km30.fr