Scène de vie de coach :

Discussion informelle avec un manager qui a réalisé un beau parcours dans son entreprise, un grand groupe international. Il a occupé des postes à responsabilité dans les services commercial, logistique et marketing. Autant dire qu’il a une vision panoramique de son entreprise, il en connait les forces et les limites. Il a changé récemment de poste et est maintenant chef de projet. Je le connais depuis longtemps et je le trouve particulièrement détendu et souriant. Je lui en fais la remarque et me répond que son nouveau métier lui a permis de se débarrasser d’un poids, celui d’avoir une équipe à manager en direct.

Dans mon métier de coach, je rencontre régulièrement cette situation du manager soulagé de ne plus avoir d’équipe.

Une équipe à manager comme symbole d’évolution :

Dans le premier tiers de la vie professionnelle les jeunes managers aspirent généralement à avoir des collaborateurs sous leur responsabilité puis cherchent à en augmenter le nombre. Car la taille de l’équipe est souvent corrélée au niveau de responsabilité du manager. Alors que dans le dernier tiers de leur vie professionnelle, une partie des managers recherche plutôt à quitter ce lien hiérarchique, pour trouver la liberté du chef de projet.

Que s’est-il passé entre les deux ?

Des managers épuisés :

La raison majeure de ce soulagement est que les managers sont épuisés. Ils ont dû parfois porter les incohérences de leur entreprise, promouvoir des projets auxquels ils ne croyaient pas, ou se sont coltinés des collaborateurs difficiles, sans pour autant de sentir soutenus par leur hiérarchie. Ils ne souhaitent plus vivre à 50 ans ce qu’ils étaient capables de supporter à 30. S’ils sont encore capables de supporter ces incohérences, ils n’ont plus envie de les justifier vis à vis de leur équipe.

De plus le métier de chef de projet leur convient bien car ils connaissent toutes les arcanes de l’entreprise et disposent d’un réseau suffisamment étoffé pour faire avancer leur projet.

Le manque de cohérence est un danger pour les entreprises :

Le manque de cohérence s’observe à plusieurs niveaux : entre les valeurs affichées et vécues, entre les projets de court terme et ceux de long terme, entre la recherche déclarée de bien-être au travail et des relations managériales difficiles. La liste n’est pas exhaustive.

C’est un risque majeur pour le développement, voire la pérennité des entreprises car les jeunes générations de managers l’acceptent moins facilement que les managers expérimentés. Rendu publique par les réseaux sociaux, le manque de cohérence rend plus difficile le recrutement de jeunes diplômés et augmente le turn-over.

D’un point de vue systémique, la cohérence des entreprises est la clé de voute de leur réussite.

Il en est de même d’un point de vue individuel. La réussite du manager dépend également de sa cohérence. Son équipe attend qu’il montre un respect absolu de ses valeurs et de celles de son entreprise, ce qui s’appelle l’intégrité. C’est encore plus vrai pour les managers de managers. Car cela contribue à préserver leurs collaborateurs directs de l’épuisement. L’intégrité est une valeur cardinale pour les managers d’aujourd’hui s’ils veulent pleinement prendre leur place de leader.

Si vous souhaitez que l’on échange sur un projet de formation, de coaching individuel ou collectif, vous pouvez me joindre à cette adresse : contact@km30.fr