Scène de vie de coach :
Encore une fois, c’est l’animation d’un atelier de Codéveloppement qui m’a donné le sujet de l’article de cette semaine. Le manager qui a partagé la problématique sur laquelle nous avons travaillé est dans une situation particulièrement compliquée. Elle est même intenable dans la durée. Il manage en direct vingt collaborateurs répartis en équipes travaillant le jour, la nuit et le week-end. Sans compter qu’en plus de son rôle de manager, il doit assumer des responsabilités opérationnelles. Ces quelques informations montrent qu’il lui est impossible de s’en sortir si la situation ne change pas. Et pourtant, alors que d’autres auraient renoncé, il donne le meilleur de lui-même pour tenir son rôle de manager.
Le moteur qui le fait tenir est l’envie de faire plaisir aux personnes avec qui il travaille, et la peur de décevoir. Ces deux motivations sont d’ailleurs très souvent les deux faces d’une même pièce.
Envie de faire plaisir :
Certains managers sont particulièrement attentifs au bien-être de leurs collaborateurs et à mettre en place les conditions pour qu’ils soient heureux de venir au travail. Ils cherchent à créer une ambiance propice à l’harmonie dans les relations. Ils aiment également rendre service aux personnes avec qui ils collaborent et tiennent compte des contraintes de leur équipe pour prendre les décisions qui la concernent.
La qualité de la relation avec leur manager est très importante et ils dépérissent si celle-ci n’est pas bonne. En ce sens, ils sont capables d’une loyauté extrême vis-à-vis de lui et redoutent de le décevoir.
Ce type de motivation peut leur donner une grande énergie et ils sont capables, comme c’est le cas ici, de se mettre en quatre pour faire plaisir ou ne pas décevoir. Cela peut même aller jusqu’au sacrifice d’eux-mêmes en mettant de côté leurs besoins et leurs attentes.
Faire preuve de bienveillance pour soi-même :
Le paradoxe est qu’ils sont capables d’une grande bienveillance pour les personnes avec qui ils travaillent mais peu envers eux-mêmes.
Il n’est pas simple de se sortir de ce mode de fonctionnement tellement il est lié à la personnalité. La première étape pour le manager est de prendre conscience qu’il est normal de rencontrer des difficultés tant la situation est complexe.
C’est ce qui s’est passé pendant l’atelier de CoDéveloppement. Cela a été un grand soulagement pour le manager quand ses pairs lui ont dit qu’ils rencontreraient les mêmes difficultés s’ils étaient à sa place.
La deuxième étape est d’accepter que la situation n’est plus tenable et d’avoir la ferme volonté d’y mettre un terme. Cela demande effectivement du courage car cette démarche est contre-nature, tant les managers ont peur que ce soit mal perçu par leur entourage.
La troisième étape est de demander du soutien. Cette demande doit s’adresser en priorité à son manager. Mais si celui-ci n’est pas attentif à cette demande (Être attentif ne veut pas forcément dire « oui » à toute les propositions…) il sera nécessaire de se tourner vers une autre personne : N+2, RH. Cette démarche est délicate, mais si le manager ne la met pas en œuvre, c’est lui qui risque de subir les dommages de la situation : épuisement voire burn out. Il y a des cas où le risque de décevoir vaut la peine d’être pris.
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