Imaginons une situation (totalement improbable…) où mon collaborateur me dit qu’il n’est pas d’accord avec moi et remet en cause ce que je lui propose.
Face à l’opposition d’un collaborateur, deux possibilités de réactions immédiates s’offrent au manager: écouter pour comprendre, ou argumenter pour convaincre.
Ecouter plus qu’argumenter:
Régulièrement, le manager choisit l’option de l’argumentation. Il justifie ce choix par le manque de temps qu’il peut consacrer à l’écoute, et aussi par le fait qu’il se sent bousculé dans son autorité de manager. Cette crainte d’être remis en question l’empêche d’avoir le recul et la souplesse nécessaires pour écouter son interlocuteur.
Le manager argumente pour montrer le bienfondé de son choix, justifier sa décision. Son avis devient l’expression d’une certitude.
Les certitudes peuvent être dangereuses:
Les certitudes sont dangereuses pour la relation managériale car elles coupent toute communication. Les managers devraient remplacer leurs certitudes par des convictions.
Même si les définitions des deux mots sont proches (Selon le Larousse : Certitude : chose sur laquelle on n’a aucun doute ; Conviction : croyance ferme), il me semble malgré tout que les deux mots ne sont pas tout à fait synonymes.
Les convictions portent sur des valeurs, des principes, des méthodes, éprouvées par le feu de la réalité opérationnelle et de l’expérience. Les fondements des convictions sont solides et rendent capables d’écouter son interlocuteur sans craindre la remise en question. Elles aident à discerner ce qui est négociable, de ce qui ne l’est pas, et par conséquent, permettent de déterminer la marge de manœuvre du collaborateur.
Les fondements des certitudes sont plus fragiles, car plus irrationnels, relèvent davantage du domaine de la croyance car elles s’appuient moins sur des faits. Le principe prend le pas sur la réalité. C’est le « on a toujours fait comme ça » qui risque de l’emporter, voire le « c’est comme ça et puis c’est tout ! ». Dans ce cas, le manager est moins capable d’écoute car au fond de lui, il sait que ses certitudes peuvent être balayées par une argumentation solide. Ecouter signifierait prendre le risque de se remettre en question.
Préférer les convictions aux certitudes:
Dans un monde en mouvement, en changement permanent, il vaut mieux être un homme ou une femme de convictions plus que de certitudes. Cela permet d’être à la fois solide et flexible, c’est-à-dire bien campé dans son rôle de manager, tout en étant capable de laisser sereinement une marge de manœuvre aux collaborateurs, afin de les faire grandir. Distinguer convictions et certitudes est un bel axe de développement pour un manager.
Bonne semaine