Scène de vie de coach :

Tout est partie d’une discussion à la pause-café d’une formation que j’ai animée la semaine dernière. J’interroge les participants sur l’équilibre qui est préconisé par leur entreprise entre le télétravail et la venue sur site. L’un des managers présents à la formation exprime son regret de ne pas être exclusivement en télétravail. Son argument porte sur le temps gagné sur le transport. Il ajoute ne pas voir l’intérêt de venir au bureau pour participer à des réunions Teams. Difficile de lui donner tort.

Il n’a échappé à personne que les entreprises et leurs salariés sont à la recherche, lorsque c’est possible, du meilleur équilibre entre présentiel et distanciel.

Il me semble qu’il y a un paramètre que l’on évoque peu dans cette recherche d’équilibre et qu’il faut pourtant prendre en compte : l’importance des rencontres informelles qui permettent de créer son réseau interne, essentiel à un bon niveau de coopération.

Ce type de rencontres n’est bien sûr possible que dans les locaux de l’entreprise. En télétravail, les opportunités de rencontres, de partage d’informations et d’une manière générale les discussions informelles sont par nature quasi absentes.

Dans la mesure où les occasions de développer son réseau interne sont plus faibles, il est nécessaire que les managers soient proactifs sur le sujet. Ils doivent y veiller pour eux-mêmes mais aussi pour leurs collaborateurs. Cela se joue particulièrement lors de l’intégration d’une nouvelle personne mais aussi lorsque les collaborateurs ont un peu plus d’ancienneté.

Soigner la période d’intégration :

La dimension « réseau » doit être prise en compte dès l’intégration d’un nouveau collaborateur. C’est vrai en présentiel, ça l’est encore plus dans une organisation hybride, mixant présentiel et distanciel.

Il s’agit de faire des choses aussi simples que présenter et commenter l’organigramme, organiser les rencontres avec les personnes avec lesquelles il sera amené à travailler le plus souvent. Simple à réaliser, mais les managers ne prennent pas toujours le temps de le faire.

Le manager doit être attentif à ce que le nouveau collaborateur sorte de son bureau lorsqu’il est sur site pour profiter de chaque occasion de rencontres informelles.

L’objectif est de l’aider à savoir qui solliciter en cas de besoin et à comprendre qui fait quoi.

Favoriser la coopération :

Les managers doivent veiller à ce que leurs collaborateurs soient encouragés à coopérer avec des personnes d’autres services. Pour cela il est nécessaire que chacun ait des objectifs annuels qui prennent en compte la coopération.

Le manager doit aussi encourager la circulation de l’information entre les services. Je suis parfois surpris que des collaborateurs ne sachent pas vraiment ce qui est fait dans les autres services. Pendant les formations, les participants issus de différents services sont souvent ravis de se rencontrer et de mieux comprendre les enjeux et les contraintes de leurs collègues, parfois éloignés de quelques bureaux seulement.

Une organisation hybride, à condition qu’elle soit choisie, est un progrès pour bon nombre de collaborateurs. Mais cela suppose qu’elle ne se fasse pas au détriment de la coopération entre les individus qui n’est spontanément pas naturelle. C’est pourquoi les managers doivent être encore plus attentifs à cette dimension pour que chacun ait l’impression de travailler dans la même entreprise, quel que soit le service auquel les salariés appartiennent.