Scène de vie :

« Moi, je n’aime pas le terme collaborateur ». C’est ce que m’a dit un participant à une formation. Lorsque je lui demande pourquoi, il me répond que cela lui rappelle la seconde guerre mondiale. Cette remarque me surprend de la part d’une personne d’une quarantaine d’années, qui est loin d’avoir connu cette période sombre de notre histoire.

Il est vrai que les mots sont connotés et chacun peut en avoir une interprétation en fonction de son histoire personnelle.

« Collaborateur » n’est pas le seul mot pour désigner les personnes placées sous la responsabilité d’un manager. Les entreprises utilisent parfois les termes de salariés, n-1, Equivalents Temps Plein, employés…il me semble que ces mots sont ternes au regard de celui de collaborateur. Même s’il y a quelques années, un président de la république lançait un « collaborateur » condescendant à propos de son premier ministre, il me semble que ce terme est riche de sens. Pourtant, tout le monde n’aime pas ce mot, et pas uniquement pour des raisons historiques.

Il est vrai que « Collaborateur » n’est valorisant que si deux conditions sont remplies : la personne sait à quoi elle collabore et avec qui.

Ce sont deux conditions indispensables pour avoir envie de collaborer à un projet, avec une équipe et un manager ; essentielles pour trouver sa place de collaborateur.

Savoir à quoi collaborer :

Il est impossible pour une personne de collaborer pleinement si elle ne sait pas à quel projet elle contribue, ni quelle en est la finalité.

Dit autrement, au service de quoi met-elle ses compétences, son talent, sa personnalité ? C’est la raison pour laquelle l’existence du projet d’entreprise est essentielle. Si le projet est flou, si le collaborateur ne connait pas le sens de son action, alors, effectivement, le terme « collaborateur » parait inapproprié.

Savoir avec qui collaborer :

La deuxième condition pour entrer pleinement dans l’engagement de la collaboration est de connaitre les membres de l’équipe avec qui collaborer. Quels sont les acteurs du projet, qui fait quoi, quelles sont les prérogatives des uns et des autres, qui fait partie de l’équipe et qui n’en fait pas partie ? Cela suppose que le collaborateur connaisse parfaitement son périmètre de responsabilité dans le cadre de sa collaboration avec les autres membres de l’équipe.

Parfois, la relation collaborateur /manager demande également à être clarifiée. Cela signifie que les attentes du manager envers le collaborateur doivent être les plus explicites possibles.

L’autonomie dans la collaboration :

Savoir à quoi collaborer et avec qui permet au collaborateur d’être autonome : il connait sa marge de manœuvre pour prendre les initiatives relevant de sa responsabilité et il sait clairement qui solliciter en cas de nécessité. Toutes les conditions sont réunies pour pouvoir vivre cet équilibre subtil entre autonomie et collaboration et pour que le terme collaborateur prenne tout son sens.

Excellente semaine à chacun