Scène de vie de coach :
Régulièrement des managers évoquent leur manque de confiance en eux. Ils ne le reconnaissent pas forcément dès le premier RDV de coaching mais lorsque le lien avec le coach est tissé, c’est un sujet qu’ils peuvent évoquer lors de l’accompagnement.
J’ai toujours trouvé courageux d’en avoir conscience, et encore plus de le dire. En effet, l’image que l’on a du leader est généralement celle de quelqu’un de convictions faisant preuve d’assurance et paraissant à l’aise dans toutes les situations. Le doute n’a pas sa place dans cette représentation, voire cette caricature. Mais il me semble que cette vision du leadership est erronée et que le doute est même quelque chose de positif à condition qu’il soit apprivoisé.
La sagesse du doute :
Je dirais même que le leader qui ne doute pas est un danger potentiel pour l’équipe et l’entreprise. En absence de doute, le leader exprime ses convictions de manière péremptoire et elles ne souffrent pas d’être remises en cause. C’est encore plus vrai si ses convictions se sont avérées jusqu’à maintenant justes. L’avis de l’équipe n’a au fond pas d’importance car lui seul décide. Jusqu’au jour où il manque de clairvoyance et il conduit l’équipe à l’échec. Dans ce cas, son comportement fera qu’il ne pourra compter sur aucun soutien de la part de ses collaborateurs.
Il existe la situation inverse mais dont le résultat est identique : le leader connait le doute mais tente de le masquer en n’acceptant pas d’être contredit.
C’est pourquoi il me semble que le doute peut apporter de la sagesse au leader à condition qu’il sache l’apprivoiser.
Apprivoiser son doute :
Le doute « maitrisé » pousse le manager à consulter ses collaborateurs, à recueillir leurs avis. Il a conscience de ne pas forcément détenir la vérité et s’appuie sur l’équipe pour prendre la bonne décision. Il rend possible la confrontation d’idées, la discussion et finalement l’ouverture. Le doute se transforme en humilité quand le manager est conscient qu’il n’a pas été touché par la grâce de l’infaillibilité mais que le point de vue de ses collaborateurs peut être précieux pour prendre la meilleure décision possible.
Le doute permet donc d’impliquer ses collaborateurs et pousse à la collégialité dans les prises de décisions. Les décisions sont alors portées par un grand nombre de personnes qui sont autant de relais pour leur mise en œuvre.
Le doute devient un problème quand le manager ayant peur de se tromper ne prend pas de décision. La conséquence est qu’il laisse les situations où il devrait trancher se dégrader ce qui met l’équipe en insécurité. Une autre conséquence est qu’il laisse son manager ou ses collaborateurs décider à sa place. Il n’assume finalement pas ses responsabilités de manager et c’est son crédit qui est alors en jeu.
Encore une fois, cet article souligne en creux l’importance du courage, vertu cardinale du manager qui lui permet d’apprivoiser le doute et de le dépasser.
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