Scène de vie de coach :

Cette semaine, pendant mes RDV professionnels, j’ai vu un chat sur des genoux, des enfants, une bouteille de bière, un conjoint, du linge sécher, un Directeur Général devant changer de place pour la laisser à ses filles. Les entretiens et les réunions par l’intermédiaire des webcams nous font vivre quelque chose de tout à fait nouveau. Nous pénétrons dans l’intimité de nos interlocuteurs. Le télétravail nous fait ouvrir malgré nous la porte de nos intérieurs. Avec les personnes que nous connaissons bien, nous osons des commentaires sur les choix de déco ou sur les tenues plus relâchées que d’ordinaire. Nous vivons un paradoxe étonnant : l’éloignement nous rapproche.

Une autre nouveauté est que nous nous inquiétons davantage les uns des autres. Les « prends soin de toi » ou « prenez soin de vous » ont remplacé le froid « cordialement ». Des clients me demandent des nouvelles de mes proches et m’encouragent à être prudent. Dans certaines entreprises des pauses café virtuelles se mettent en place.

D’une manière générale la distance nous permet de nous rendre compte combien nous avons besoin des autres, non seulement pour accomplir nos missions mais plus profondément, pour répondre à notre besoin d’appartenance.

Ritualiser les moments de relation :

Dans ce contexte le rôle des managers est encore plus important que d’habitude. En période normale, lorsque j’encourage des managers à organiser régulièrement des réunions ou des entretiens, ils me répondent que c’est inutile. L’argument qu’ils opposent est que travaillant dans le même bureau ou à proximité de leurs collaborateurs, ils échangent toute la journée et jugent que le formalisme managérial est inutile. Ce n’est bien entendu plus le cas pour ceux parmi nous qui travaillent à distance. Des rituels de management doivent être mis en place à la fois pour communiquer mais aussi pour donner aux collaborateurs des repères. Les managers doivent veiller à rencontrer chacun individuellement et animer une réunion hebdomadaire pour favoriser la cohésion. Chaque collaborateur doit se sentir partie prenante d’une équipe.

Sans oublier l’informel :

Il faut actuellement formaliser l’informel. Ce qui était échangé à la machine à café, entre deux portes, au restaurant d’entreprise n’est évidemment plus possible. Il devient nécessaire d’organiser des pauses café à heure fixe pour simplement prendre des nouvelles et c’est aussi l’occasion de répondre aux interrogations. Cela n’exclut bien entendu pas le coup de fil spontané, qui est aussi une marque d’intérêt.

Un haut niveau de solidarité :

Il y a aussi ceux qui continuent à aller sur leur lieu de travail, qui chaque jour essaient de se protéger pour ne pas être touchés par le virus. Le « prends soin de toi » prend une autre dimension car il y a comme une boucle de rétroaction qui élève le niveau de la solidarité. Si tu prends soin de toi, tu prends également soin de moi. Si tu fais attention à ne pas être touché par le virus, alors tu prends soin de moi car tu ne seras pas contagieux. Que tu restes en bonne santé, me permets également de rester en bonne santé. Veiller sur toi, c’est veiller sur moi.

Que l’on soit en télétravail ou sur le terrain, jamais la solidarité dans les équipes n’a atteint un tel niveau. Il faudra s’en souvenir dans le monde d’après.

Excellente semaine à chacun, à lundi prochain 9h00, d’ici là, soyez prudent.

Et si cet article vous a plu, aidez-moi à le faire connaitre en cliquant (au moins) sur l’un des boutons ci-dessous 😉