Scène de vie de coach :

La semaine passée j’ai animé un atelier de Codéveloppement. Le principe est de réunir un petit groupe de managers et l’un d’entre-eux partage une problématique managériale. Par un protocole très précis, les autres lui proposent des plans d’actions résolutoires. Dans l’entreprise où j’anime ce dispositif, je rencontre le même groupe chaque mois pendant six mois.

En début de chaque atelier, je fais un tour de table pour que chacun partage brièvement son actualité et nous prenons des nouvelles de celui qui a présenté une problématique la fois précédente. Cela permet de connaitre l’impact des plans d’actions mis en œuvre. Un participant nous avait partagé les difficultés qu’il rencontrait avec son manager et nous lui avions proposé quelques actions à mener. Cette réflexion lui a permis une réelle prise de conscience sur ce qu’il attendait d’un manager et de réaliser qu’il ne l’obtiendrait pas du sien. Cela l’a aidé à une vraie prise de recul vis-à-vis de la situation. Il nous a également partagé qu’il s’était rendu compte qu’il reproduisait avec ses collaborateurs ce qu’il reprochait à son manager.

J’ai trouvé que sa réflexion était d’une grande maturité car ce type de prise de conscience n’est pas spontanée.

Il y a deux raisons pour lesquelles les collaborateurs, lorsqu’ils sont aussi managers, reproduisent, souvent malgré eux, ce qu’ils n’aiment pas chez leur propre manager.

L’Insatisfaction génère de la frustration :

La première raison est que même si les mentalités évoluent, notre culture managériale est très hiérarchique. La parole du responsable hiérarchique est généralement écoutée. Il est consulté dans la prise de décision, quand il est présent en réunion ses réactions sont guettées… Même s’il est critiqué sur son comportement de manager, ses collaborateurs lui expriment rarement leurs attentes en termes de management : plus de soutien, plus d’autonomie… A cause de son statut de hiérarchique, ses collaborateurs n’osent pas lui demander de faire évoluer la relation managériale.

Cette insatisfaction des collaborateurs sans actions de leur part, génère de la frustration. Inconsciemment, cela devient un motif pour reproduire sur leurs propres collaborateurs le comportement de leur manager. Pour casser cette chaine nocive, il me semble que la première étape est de prendre de la distance pour mieux exprimer ce dont on a besoin de la part de son manager, et si on ne l’obtient pas, d’accepter que son manager ne changera pas. Je ne parle évidemment pas ici de comportement malveillant dont il faut impérativement se protéger.

Sans quoi frustration et amertume empêchent d’apporter à ses collaborateurs ce que l’on aimerait soi-même recevoir.

Un comportement modélisant :

La deuxième raison est que les comportements des managers sont, de fait, un modèle pour toute la chaine hiérarchique. Si par exemple le manager fait des points réguliers avec ses collaborateurs, ils seront eux-mêmes incités à en faire avec leurs propres collaborateurs. Si un manager ne s’intéresse qu’aux aspects opérationnels du métier en mettant de côté la dimension relationnelle, ses collaborateurs feront la même chose avec leurs propres collaborateurs.

Là aussi, cela suppose une prise de distance vis-à-vis de son manager pour prendre conscience qu’il n’est pas le manager idéal. Cette étape est nécessaire pour mettre en place avec ses collaborateurs une relation managériale différente, aussi fructueuse que possible.

Ce sera d’ailleurs peut-être une manière d’influencer le comportement de son manager.

Excellente semaine à chacun et à lundi prochain 9h00.

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