Scène de vie :

Qui ose demander de l’aide à son manager ? Deux mains se lèvent sur la dizaine de personnes présentes. Je suis étonné du résultat. Pourtant, l’un des rôles majeurs du manager, devrait être d’aider ses collaborateurs à atteindre leurs objectifs. Malgré cela, la majorité hésite à frapper à la porte du bureau de son manager pour lui partager ses difficultés. Étonnant et inquiétant, car cela interroge sur la nature de la relation entre le manager et son collaborateur.

Montrer que l’on est fort :

Force est de constater que parmi les personnes que je rencontre en entreprise, seule une minorité s’adresse spontanément à leur manager en cas de difficulté. La majorité préfère se débrouiller seule. La facilité avec laquelle les collaborateurs se tournent vers leur manager dépend bien sûr du comportement de ces derniers, mais pas uniquement.

Cela dépend également de l’attitude des collaborateurs. Osent-ils reconnaitre qu’ils n’arrivent pas à mener à bien leurs missions et qu’ils ont besoin d’aide ?

D’une manière générale, la plupart des collaborateurs, lorsqu’ils sont eux-mêmes managers préfèrent montrer qu’ils sont parfaitement autonomes et et capables de s’en sortir seuls.

Une règle implicite :

Les personnes qui exercent des responsabilités dans l’entreprise ont évolué grâce à leur capacité à surmonter les difficultés afin d’atteindre atteindre leur objectif. Cette autonomie a été récompensée par une évolution. Ne pas demander d’aide s’installe alors comme une règle implicite pour réussir.

Par conséquent, pour beaucoup de responsables, demander de l’aide signifie révéler un manque, une fragilité, voire de la vulnérabilité. Demander de l’aide serait alors donner une mauvaise image de soi et se mettre en danger. Cette conviction empêche de demander du soutien à son manager.

Le cœur du problème n’est-il pas ici ? Oser finalement reconnaitre que nous sommes vulnérables, que nous avons des insuffisances, des doutes et des peurs.

Il ne s’agit bien sûr pas de pousser la porte du bureau de son manager à la moindre difficulté. Il est bien sûr normal de régler en autonomie les problèmes qui relèvent de sa responsabilité. Mais au milieu de l’urgence du quotidien, il n’est pas toujours simple de trouver la solution à un problème. Et parfois cette solution ne dépend pas du responsable, mais de son manager.

Autonomie et demande de soutien :

Le responsable a besoin de prendre conscience qu’il n’est pas tout puissant et qu’il est vulnérable : sujet à la fatigue, au découragement, à l’incompréhension, que ses compétences ont des limites.

En ne demandant pas d’aide, il prend le risque de commettre des erreurs, de perdre du temps, voire de se mettre en situation de surmenage, s’il s’acharne à chercher une solution de manière infructueuse. Ce qui est préjudiciable pour lui, pour l’équipe, et aussi pour l’entreprise.

Il relève bien entendu de la responsabilité du manager d’accueillir cette demande de soutien, en retour, il est de la responsabilité du collaborateur de l’exprimer.

Il ne s’agit pas non plus d’aller voir son manager pour tout attendre de lui, mais il est nécessaire de trouver l’équilibre entre autonomie et demande de soutien, afin que chacun gagne en bien-être et en efficacité.

Excellente semaine à chacun.