Scène de vie :

Le coaching se déroule dans un centre de recherche scientifique. Mon coaché a changé de poste récemment, il est passé du métier de chercheur à celui de responsable formation et recrutement. Ses nouvelles missions le font maintenant se confronter à la lourdeur de l’organisation dans laquelle il travaille.

A force de se frotter à cet immobilisme, il a adopté un regard ironique sur son environnement et sa communication est émaillée de propos au second degré. Ce mode de communication est risqué car j’ai régulièrement constaté que l’ironie et le second degré conduisaient doucement à l’amertume, sentiment toxique qui nuit à la motivation des managers.

Sélectionner les bonnes priorités :

Globalement, il sait ce qu’il devrait faire mais il se heurte à la pesanteur du système. Il participe à des projets de transformation, mène quelques croisades, sans qu’elles soient suivies d’effets. Pourtant, il est déterminé à faire bouger les choses car il aime profondément son métier et les personnes qui travaillent dans le centre de recherche. Mais les résultats sont faibles au regard de l’énergie dépensée.

C’est pourquoi je l’encourage à sélectionner avec rigueur les priorités dans lesquelles investir son énergie afin de faire évoluer ce qui est possible et d’accepter ce qui est figé. L’objectif est également pour lui de se préserver, et d’éviter de devenir amère.

Pour déterminer les bonnes priorités, il est souvent nécessaire d’utiliser une grille de lecture, de s’appuyer sur des critères aussi objectifs que possible pour utiliser son temps et son énergie de manière efficace.

Le principe du hérisson :

Pour cela je lui présente le principe du hérisson que Jim Collins développe dans le livre « De la performance à l’excellence ». Il oppose deux types d’approches, qu’il nomme la stratégie du renard ou du hérisson.

Le renard multiplie les stratégies pour attraper le hérisson mais toutes échouent car le hérisson, contrairement au renard, ne sait faire qu’une chose, se mettre en boule pour que ses piques repoussent le renard. Jim Collins utilise cette analogie pour encourager à les entreprises à identifier leur hérisson, c’est-à-dire là où elles sont les meilleures, et d’y mettre toute leurs ressources et ainsi éviter de se disperser.

Le hérisson des entreprises se situe à l’intersection de trois cercles : ce que l’entreprise sait faire, ce qu’elle a envie de faire et là où il y a un marché.

Décliné à la situation personnelle de mon champion, son hérisson est à l’intersection de trois cercles : Quelles sont ses compétences, qu’est-ce-qui le passionne, et qu’est-ce qui est applicable et utile pour les salariés du centre de recherche ? Les actions qui répondent à ces trois critères doivent recueillir l’essentiel de son énergie.

Ces critères constituent un bon filtre pour trier les projets, sélectionner ceux qui ont une vraie valeur ajoutée pour la structure et ses acteurs et où le manager se fera plaisir. C’est une vraie leçon de sagesse que d’adopter la stratégie du hérisson et d’éviter la dispersion du renard.

Excellente semaine à chacun.