Scène de vie de coach :

Le manager que j’accompagne devait annoncer quelque chose de difficile à son collaborateur. Il avait décidé de lui dire que son comportement était inacceptable. Nous avions convenu lors d’un précédent entretien de coaching qu’il ne pouvait plus continuer à attendre, car le comportement en question créait des dommages sur le reste de l’équipe et nuisait aux résultats. Il avait beau savoir qu’intervenir était indispensable, mener cet entretien l’inquiétait car il anticipait une réaction de colère de la part de son collaborateur.

Nous avons eu un nouvel entretien cette semaine et je reconnais avoir été impatient de savoir comment la rencontre avec son collaborateur s’était passée.  Il me raconte alors l’entretien et me dit encore surpris : « tu sais quoi, à la fin, il m’a remercié ». Nous avions pourtant travaillé sur les réactions possibles de son collaborateur mais nous n’avions pas pensé à celle-ci. Au point qu’il regrettait de ne pas être intervenu plus tôt.

Finalement nous avons appris l’un et l’autre quelque chose : même s’il peut être utile d’anticiper les réactions de ses collaborateurs pour s’y préparer, il y a une forte probabilité qu’ils réagissent d’une manière différente. Et comme souvent nous imaginons le pire, il y a de bonnes chances que cela se passe mieux que prévu.

En anticipant une réaction négative de son collaborateur, le manager a retardé inutilement l’entretien et a vécu une période de stress intense qu’il aurait pu s’éviter.

Un regard qui enferme :

Reconnaissons que notre regard enferme parfois les personnes qui nous entourent dans des caricatures, voire des stéréotypes. Notre regard est réducteur lorsque nous anticipons leur comportement, leurs réactions, que nous imaginons telle ou telle réponse. Le problème est que la manière dont nous les regardons conditionne notre propre comportement à leur égard, qui à son tour, influence leur comportement. En raisonnant de cette manière nous alimentons, puis confirmons nos propres stéréotypes. La conséquence est que nous nous privons de solutions, que d’emblée, nous jugeons inefficaces. Si le collaborateur a remercié son manager c’est que finalement personne avant lui n’avait eu le courage de lui dire ce qu’il a entendu. Il en avait probablement besoin. Chose qui était inimaginable pour le manager.

Se priver de solutions :

De plus, en anticipant de manière erronée une réaction, nous écartons à tort des solutions qui auraient pu nous aider à résoudre une situation délicate. Sans toutefois l’avoir écartée, le manager avait retardé à tort la rencontre avec son collaborateur. Le rendez-vous, au départ pénible, s’est finalement avéré être un soulagement pour tout le monde.

Même si nous avons raison d’anticiper les réactions de nos collaborateurs, acceptons que nos anticipations ne soient que des hypothèses qui méritent d’être vérifiées. Sans quoi nous contribuons nous-même à ce qu’une situation délicate ne trouve pas de solution.

Et vous? Quelle décision ne prenez-vous pas vis-à-vis de vos collaborateurs parce que vous anticipez une réaction négative de leur part?

Si vous souhaitez que l’on échange sur un projet de formation, de coaching individuel ou collectif, vous pouvez me joindre à cette adresse : contact@km30.fr