Scène de vie de coach :

Les écrans nous séparent mais la communication est fluide avec le manager que je rencontre. Ces derniers mois ses priorités ont été tournées exclusivement vers l’opérationnel si bien que je ne l’ai pas vu depuis plusieurs semaines. Entre temps, il a fait passer les entretiens annuels de son équipe. Il me soumet le cas d’un de ses collaborateurs dont tout le monde se plaint. Son comportement aussi bien que ses méthodes déçoivent tous ceux qu’il côtoie. Quand il l’a rencontré en entretien annuel, il lui a décrit aussi factuellement que possible la situation et en lui exprimant son insatisfaction. Mon interlocuteur me dit que, globalement, son collaborateur a été d’accord avec son constat. Il ne s’est rien passé depuis cet entretien. Il me sollicite pour que je l’accompagne sur les actions à mettre en place.

Avant de travailler avec lui sur les options dont il dispose, je lui fais remarquer qu’il a vraiment eu de bons réflexes en décrivant factuellement la situation à son collaborateur. Je le félicite car il l’a tellement bien fait que ce dernier est d’accord avec le constat réalisé. En lui faisant ce retour, je me rends compte que c’est un aspect de la situation qu’il n’avait pas du tout perçu. Le résultat de cet entretien annuel est positif car la prise de conscience est la première étape d’un changement et elle semble avoir été franchie par son collaborateur.

La dangerosité du biais de confirmation :

L’enseignement que j’aimerais partager à partir de cet exemple est que lorsque nous sommes dans le feu de l’action, nous ne nous rendons plus compte des aspects positifs de ce que l’on vit. Lorsque la situation managériale est pénible, parfois même éprouvante, nous sommes incapables de rester objectifs. Nous ne percevons que les signaux négatifs et passons à côté de signaux faibles, qui eux peuvent être positifs. La situation est désagréable, et le biais de confirmation nous rend sensibles uniquement aux informations qui confirment notre opinion.

Ce manque d’objectivité a empêché le manager de prendre un point d’appui solide qui l’aurait aidé à trouver une solution avec son collaborateur. Dans cet exemple le point d’appui est l’accord sur le constat.

Le fameux pas de côté :

Pour être clair, ce biais de confirmation nous pourrit la vie. Il nous empêche de regarder le monde avec un regard objectif. Il tue dans l’œuf tous les efforts des personnes qui nous entourent.  Nous ne les percevons pas car nous sommes enfermés dans nos a priori et nos certitudes négatives.

Dans le cas de ce manager, le chemin pour trouver des solutions est étroit et il se transformera peut-être en impasse. Mais le début existe, et il vaut la peine d’être emprunté.

Prendre du recul par rapport au biais de confirmation est compliqué tant il affecte notre regard. C’est pourquoi il est nécessaire d’en parler avec son manager ou avec un coach pour qu’il nous aide à retrouver de l’objectivité et à repérer les signaux faibles positifs qui nous soufflent des solutions.

Si cet échange est impossible, il est important « d’objectiver » son regard en écrivant. Noter les points positifs et négatifs d’une situation inextricable vous aidera à prendre le recul nécessaire et à entrevoir une issue possible. Parfois la solution est devant soi, et il suffit de faire un pas de côté pour la remarquer.

Si vous souhaitez que je vous accompagne dans un projet de formation, de coaching individuel ou collectif, vous pouvez me joindre à cette adresse :

Arnaud.pottier@km30.fr