Scène de vie de coach :

J’accompagne parfois des managers qui vivent une grande frustration. Ils consacrent en vain beaucoup d’énergie à résoudre des problèmes dont la solution n’est pas de leur ressort.

Deux exemples rencontrés récemment en coaching.

Un collaborateur manque de motivation. Son manager a déjà essayé beaucoup de choses pour que celui-ci retrouve de la motivation et sa démarche est sincère. Après avoir examiné ensemble la situation, il est manifeste que la solution est entre les mains du collaborateur.

Un collaborateur a des problèmes de comportement: retard, productivité plus faible que la moyenne, …. Là aussi, le manager a utilisé tous les leviers managériaux à sa disposition. Il serait justifié de sanctionner juridiquement ce collaborateur. Mais la politique sociale de l’entreprise interdit la sanction. Par conséquent, le manager se sent démuni face au comportement de son collaborateur.

Dans ces deux cas, le manager a utilisé sans en être conscient toute les solutions qu’il avait à sa disposition. Le risque est donc qu’il s’acharne et s’épuise. Quand on ne peut pas changer une situation, il est plus sage de chercher à l’accepter.

Le risque de l’épuisement :

Ces situations sont épuisantes car le manager n’en voit pas l’issue. Il peut même aller jusqu’à se remettre en cause et se considérer comme un mauvais manager dans la mesure où il n’arrive pas à régler le problème. Mais dans ces deux exemples les solutions ne sont pas dans son périmètre de responsabilités. Dans le premier cas, la balle est dans le camp du collaborateur et dans le deuxième, la solution dépend de la politique sociale de l’entreprise. Pourtant, le manager peut s’épuiser à essayer de résoudre cette problématique sans y parvenir et aller jusqu’à négliger le reste de l’équipe qui, elle, produit de bons résultats.

Accepter une situation sur laquelle on ne peut agir.

Il existe une autre voie. Si le manager est certain d’avoir utilisé tous les leviers à sa disposition, il ne peut qu’accepter de ne pas être capable de résoudre la situation.

Lorsque j’ai proposé cette solution aux managers vivant les situations décrites en exemple, ils l’ont d’abord refusée, considérant que c’était s’avouer vaincu et en quelque sorte laisser à l’autre le plaisir de la victoire.

Mais avec le recul, ils se sont rendus compte que c’était la seule possibilité pour retrouver sérénité et énergie et se consacrer au management du reste de l’équipe.

Face aux problèmes qu’il ne peut résoudre (en vérifiant que ce soit bien le cas, il y souvent des solutions que l’on ne voit pas), le manager n’a pas d’autres choix que de les accepter. S’il ne fait pas cette démarche, même si elle est difficile, il risque de nourrir de l’amertume et de la frustration. En coaching, cela s’appelle faire le deuil de la toute-puissance. C’est-à-dire accepter qu’il ne peut pas résoudre tous les problèmes de l’entreprise.

Je termine par une citation de Marc Aurèle : « que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre ». Et effectivement il est bien question ici de sagesse.

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