Scène de vie :

Je rencontre une équipe de managers de proximité. Ils m’expliquent de manière détaillée la complexité de leur métier, sont intarissables sur les subtilités de leur rôle. Ils ont des étoiles dans les yeux. Manifestement, ils sont fiers de leur métier et leur passion fait plaisir à voir.

Leur comportement m’incite à m’interroger sur les conditions nécessaires pour que des collaborateurs soient fiers de leur métier. Répondre à cette question est important car développer la fierté chez ses collaborateurs est le saint graal de tout manager. En effet, en plus de créer les conditions du bien-être au travail, cela met en place un cercle vertueux : la fierté génère de la motivation, qui elle-même engendre de la fierté.

Après avoir écouté les managers de proximité, je retiens trois éléments : le sens, l’expertise et l’autonomie. Il y a sans doute d’autres paramètres, mais ceux-là me semblent essentiels

Comprendre le sens de ses missions :

Pour qu’un collaborateur soit fier de son métier, il est nécessaire qu’il comprenne le sens de ses missions, qu’il sache à quel projet il collabore. Je me souviens d’une opératrice sur une chaine de production qui parlait avec enthousiasme de l’importance de la précision de ses gestes car elle connaissait les conséquences d’une erreur sur la pièce qu’elle fabriquait. Connaître le sens de son action encourage à l’engagement. Comprendre les raisons pour lesquelles on fait les choses, permet aussi de supporter les tâches ingrates mais nécessaires, dont tout métier est composé.

Apporter de l’expertise :

Pour être fiers de leur métier, les collaborateurs doivent résoudre des situations complexes, qui sollicitent leur expertise. Cela signifie qu’ils ont des décisions à prendre quand différentes options se présentent à eux. Ils disposent de la compétence nécessaire pour résoudre des problèmes qu’ils les rencontrent. Apporter de l’expertise à un process, permet à un collaborateur de prendre conscience de la valeur ajoutée de son métier.

Disposer d’autonomie :

Les collaborateurs doivent être suffisamment autonomes pour prendre des décisions sans en référer à un supérieur. Si ce n’est pas le cas, le message implicite est qu’ils en sont incapables. Ils reçoivent alors une image dégradée d’eux-mêmes et de leurs compétences. Une faible autonomie pousse à la déresponsabilisation, ce qui est opposé à la notion de fierté.

Sens, expertise et autonomie sont les trois conditions pour qu’un collaborateur soit fier de son métier. La responsabilité du manager est de veiller à ce que ces trois facteurs soient réunis. La fierté de son métier, du travail bien fait, constitue une part importante de la motivation. Le manager a tout à gagner à la développer.

Excellente semaine à chacun.