Pourquoi une escroquerie ?

D’habitude c’est une scène que j’ai vécue en entreprise qui m’inspire le thème de l’article de la semaine.

Cette fois je déroge à mon habitude pour aborder un sujet qui me tient à cœur. Depuis une période relativement récente, il est régulièrement question de bonheur au travail.

Lorsque l’on parle de bonheur au travail, il me semble qu’il y a une confusion des genres, entre sphère privée et sphère professionnelle qui repose sur un contrat malhonnête entre le manager et son collaborateur. C’est pourquoi j’ai parlé, de manière un peu provocatrice, d’escroquerie à propos du bonheur au travail.

Une vision paternaliste de la relation managériale!

Non, l’objectif du manager n’est pas que ses collaborateurs connaissent le bonheur au travail. De même, les collaborateurs ne recherchent pas le bonheur au travail.

C’est la réalisation du projet de vie de chacun d’entre nous qui conduit au bonheur et pas uniquement le projet professionnel.

De plus, parler de bonheur au travail me semble renvoyer à une vision paternaliste de la relation managériale, ce qui n’est en rien un progrès social.

Le bonheur en entreprise est aujourd’hui présenté comme le saint graal de ce que l’Entreprise devrait apporter à l’ensemble de ses collaborateurs. Les entreprises elles-mêmes y contribuent en communiquant officiellement sur cette quête. Certaines nomment même un Chief happiness officer.

Le malheur au travail est pourtant une réalité:

Si parler de bonheur au travail ne me parait pas avoir de sens, l’inverse peut malgré tout être vrai. Collaborateurs comme managers peuvent se sentir malheureux au travail si leurs missions manquent de sens, s’ils n’ont pas les moyens d’atteindre leurs objectifs, ou encore s’ils travaillent dans une équipe où les relations sont mauvaises.

Bien être et plaisir au travail:

Il me semble que la responsabilité du manager est plutôt de veiller au bien être de ses collaborateurs, à ce qu’ils prennent du plaisir dans la réalisation de leur métier, mais parler de bonheur ne me parait pas adapté.

 Responsabilité morale et souci d’efficacité:

Veiller au bien-être de ses collaborateurs est une responsabilité sociale, voire morale d’un manager vis-à-vis de ses collaborateurs. C’est aussi un souci d’efficacité. C’est une responsabilité morale car le comportement du manager, le contexte dans lequel le travail est réalisé, le sens accordé aux missions confiées auront un impact sur le bien être, le plaisir que le collaborateur aura à venir travailler mais aussi sur sa santé.

Cela répond aussi à un souci d’efficacité car les collaborateurs qui prendront du plaisir à venir travailler auront plus de chance de réussir dans leur métier.

Je vous encourage donc à parler de bien-être au travail ou de plaisir au travail, responsabilité morale et souci d’efficacité du manager, plus que de bonheur, qui est de la responsabilité exclusive du collaborateur.

je vous invite à lire cet article complémentaire à celui-ci:

http://bit.ly/2ewvZb6

Bonne semaine à chacun.