Scène de vie :

Très souvent en formation ou en coaching, je rencontre des managers qui ont évolué dans la même équipe. Le vendredi le futur manager dit au revoir à ses collègues, le lundi il revient et dit bonjour à ses collaborateurs. Que s’est-il passé pendant le week-end ? Rien.

Rien n’a changé et pourtant tout a changé. Son statut, ses rôles, son poste, son bureau et surtout la nature des relations avec ses anciens collègues. A présent, il leur donne des objectifs, les encourage, les recadre.

C’est l’enjeu majeur pour le manager promu. Changer soi-même alors que son environnement, lui n’a pas changé.

Etape difficile dans la vie d’un manager, mais qui a pourtant été attendue, voire espérée.

Deux conditions préalables 

La réussite de la prise de poste va se jouer en grande partie avant la nomination.

Pour que le changement de poste se passe dans les meilleures conditions, il y a deux conditions préalables à remplir : être un expert dans son métier et exemplaire dans son comportement. Si ces deux conditions sont réunies, l’évolution vers le poste de manager sera facilitée. Si le manager prend le poste parce que c’est lui qui a les meilleures relations avec celui qu’il remplace, cela risque d’être plus compliqué. S’il est reconnu pour ses compétences et son comportement, l’évolution devient alors logique et le nouveau manager est crédible.

Faut-il voir ces conditions comme des préalables indispensables à la prise de poste ? Je le crois.

L’expertise technique passe parfois avant l’exemplarité du comportement :

Je constate que dans les entreprises, on accorde plus d’importance à l’expertise technique qu’au comportement. Si l’expertise métier est forte mais que le comportement manque d’exemplarité, la décision est malgré tout prise de faire évoluer la personne en se disant que son comportement changera lorsqu’il sera officiellement nommé manager. Cela me semble être une erreur.  Expertise métier et exemplarité comportementale sont d’importances égales et doivent être présentent avant l’évolution.

Cela suppose de préparer la personne en anticipant son évolution, afin de l’amener à ce niveau d’excellence.

Comment légitimer le nouveau manager :

Une autre condition de réussite est que la personne qui a pris la responsabilité de nommer le nouveau manager, l’explique clairement et simplement au reste de l’équipe. Si les deux conditions préalables sont remplies, expertise métier et exemplarité comportementale, les explications seront faciles car l’évolution logique.

Le fait que le responsable donne du sens à son choix (sans que cela soit de la justification) fera gagner du temps au nouveau manager. Si ce n’est pas fait, il devra prouver seul que sa nomination est une bonne décision. Pour cela, il risque de tomber dans deux travers managériaux que sont « le manager copain » et « le manager petit chef ».

Si son expertise métier et son exemplarité comportementale  sont reconnues, si le responsable hiérarchique explique sa décision, alors la prise de poste sera facilitée. Ces trois conditions n’ont qu’un seul but : rendre le nouveau manager légitime. Œuvrer pour que ces conditions soient remplies lui permet de mettre toutes les chances de son côté pour que sa prise de poste soit une réussite.

Bonne semaine à chacun.