Scène de vie :

Une fois n’est pas coutume nous ne sommes pas en entreprise mais au bord d’un terrain de basket. La saison a commencé depuis quelques semaines et l’entraineur a dû être remplacé. Reprendre une équipe constituée par un autre qui avait commencé à imprimer sa marque est une situation managérialement délicate. C’est vrai pour un entraineur comme pour un manager.

Les premières démarches du nouvel entraineur, avec qui je travaille, ont été de rencontrer le président de club ainsi que chacune des joueuses. Il me précise que l’objectif des entretiens était de faire connaissance, d’écouter chacun sur leur projet individuel, en veillant à ne surtout pas critiquer l’entraineur précédent.

Voilà une attitude sage.

Combien de managers ne se gênent pas pour critiquer la personne qu’ils remplacent, ses choix, ses méthodes. C’est une manière maladroite de prendre le poste. Le message souvent perçu est qu’avec eux, l’équipe va voir ce qu’elle va voir. Si le manager était peu apprécié, le critiquer devient de la démagogie, ce qui n’honore pas le nouvel arrivant.

C’est aussi malheureusement une démonstration d’un manque flagrant d’humilité et d’écoute.

La compréhension avant l’action :

Comme je l’écrivais la semaine passée, il est indispensable de comprendre son nouvel environnement avant d’agir. Comprendre les pratiques du manager précédent en fait partie.

A l’idéal, je recommande de rencontrer le manager précédent. Certains considèrent que cette rencontre sert à avoir un premier aperçu de l’équipe, à connaitre le point de vue du manager sur chacun des membres. C’est souvent une erreur car l’ancien manager la décrit à travers ses propres filtres et risque de « polluer » le regard encore neuf du nouveau manager.

L’objectif de cette rencontre devrait plutôt être centré sur l’ancien manager afin de comprendre son mode de fonctionnement, sa manière de piloter l’équipe…. Cela ne signifie pas que le nouveau devra appliquer les mêmes méthodes, mais connaitre les pratiques de son prédécesseur lui permettra de comprendre les attentes de l’équipe vis-à-vis d’un manager et donc certaines de ses réactions.

Se tourner vers l’avenir :

Critiquer son prédécesseur pousse l’équipe à se tourner vers le passé, et par conséquent l’empêche de regarder vers l’avenir. La prise de poste du manager sera facilitée s’il emmène l’équipe dans un nouveau projet, en s’inscrivant, ou pas, dans la continuité du précédent. Quelle que soit sa stratégie, le manager devra l’expliquer clairement à l’équipe.

On croit que critiquer son prédécesseur aidera l’équipe à couper le lien avec lui. Au contraire, cela place l’ancien manager au centre des débats. Pour tourner la page, il est préférable de mobiliser l’équipe vers un nouveau projet, de nouveaux défis, afin que le nouveau manager prenne pleinement sa place, avec humilité et détermination.

Excellente semaine à chacun.