Scène de vie de coach :

Un de mes client est en train de demander à tous ses salariés de revenir sur le site de l’entreprise. Il sort, sans doute plus tardivement que d’autres, d’une période où chacun avait la possibilité de travailler à distance la totalité de son temps. Un accord d’entreprise a été signé, il est possible de télétravailler au maximum deux jours par semaine, le reste du temps doit être passé dans les locaux de l’entreprise.

Beaucoup de managers rencontrent des difficultés à faire revenir leurs collaborateurs sur site car ces derniers n’en voient pas l’intérêt. Ils ont un argument imparable : la productivité. Chacun ayant constaté que celle-ci s’est maintenue pendant la période de télétravail, à quoi bon revenir ?

C’est un sujet épineux pour les managers. En effet, dans la mesure où les salariés ont conservé leur efficacité, ils se sentent démunis pour trouver des arguments qui encouragent leurs collaborateurs à revenir en entreprise. Ils peuvent bien entendu s’appuyer sur l’accord d’entreprise, qui les soutient dans cette démarche. Mais ils sont conscients que cet argument d’autorité peut avoir un effet négatif sur la motivation et l’engagement de leurs collaborateurs.

Au-delà de cet argument, les managers doivent veiller à ce que deux conditions soient remplies. Il faut qu’ils donnent du sens à la démarche et que les collaborateurs aient un réel gain à revenir sur site.

La question du sens :

Quel sens en effet trouver à travailler dans les locaux de l’entreprise 3 jours par semaine alors que la productivité est aussi bonne en travaillant chez soi ?

Apprécier de travailler uniquement en « home office » revient à se considérer simplement comme un contributeur de l’entreprise et met de côté la dimension humaine et relationnelle du travail d’équipe.

C’est en effet oublier les opportunités de rencontres lors des pauses café ou déjeuner qui permettent de créer un réseau au sein de l’entreprise. Chacun sait que des informations essentielles sont échangées lors de ces moments informels. Mieux connaitre ses collègues permet également d’éviter des tensions en supprimant les malentendus que peut créer la distance. Développer un réseau, partager des informations, parfois éviter et résoudre des tensions peuvent donner du sens au retour sur site. A condition que cela soit bien expliqué par les managers.

Travailler ensemble doit être agréable et efficace :

Mais chacun sait également que ne pas voir ses collègues est aussi un moyen de ne pas créer de tensions. Par ailleurs, il peut être compréhensible de préférer travailler chez soi plutôt que dans des locaux peu agréables comme un open space bruyant.

C’est pourquoi il est particulièrement nécessaire que les managers prennent toutes leurs responsabilités pour que cela soit agréable et utile de venir travailler sur site. Il ne s’agit pas évidemment de s’équiper du fameux baby-foot, symbole plus ou moins fumeux de la start-up conviviale, mais de veiller à régler les tensions au sein de l’équipe, à créer des moments d’échanges, de co-construction, de convivialité pour développer le plaisir au travail.

Si ce n’est pas le cas, alors il est effectivement préférable de rester chez soi. Mais dans ces conditions, les dimensions du collectif et de la fierté d’appartenance risquent de disparaitre. Nous aurons alors sans doute perdu quelque-chose qu’il sera difficile de retrouver.

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Le blog de Km30, c’est un article original (presque) chaque lundi matin à 9h00 😉