Scène de vie :
Un étudiant vient me voir car je lui ai demandé de réaliser un travail qu’il doit réaliser en groupe. Il se plaint car il le sentiment que les autres membres de son équipe n’avancent pas au même rythme que lui. Il a déjà fini de préparer sa partie alors que d’autres ne s’y sont pas encore mis.
Cette situation le met sous stress car il a peur que son groupe ne finisse pas dans les temps, et donc d’obtenir une mauvaise note. Alors il met de la pression sur les autres et veut contrôler ce qu’ils font. Son comportement a pour conséquence de bloquer la situation car les autres refusent de se sentir contrôlés.
La maîtrise et le contrôle :
C’est une situation que l’on rencontre également en entreprise, particulièrement dans les situations de management de projet. Le chef de projet se met sous pression lorsqu’il considère que son équipe ne travaille pas assez vite où de la manière qu’il souhaite. Dans ces conditions, il se rigidifie, c’est-à-dire qu’il perd en recul, en capacité d’adaptation, en écoute, et cherche à contrôler ce que font les autres. Il cherche à contrôler le travail, alors qu’il devrait chercher à maîtriser la situation.
La distinction entre la maîtrise et le contrôle est essentielle à comprendre. Elle est identique à celle qui existe entre le management participatif et le management directif.
Management directif et participatif :
Le management directif est utile quand un collaborateur a un faible niveau d’autonomie, c’est-à-dire qu’il n’est pas capable d’agir et de décider seul. Dans ces conditions, le manager donne la méthode pour accomplir une tâche puis la contrôle pour vérifier si la réalisation correspond aux attentes.
Lorsque le niveau d’autonomie d’un collaborateur est plus élevé, le manager l’implique dans l’élaboration de la méthode en lui demandant de faire des propositions. A l’issue de la réalisation, le manager échange avec son collaborateur pour savoir comment cela s’est déroulé, quelles difficultés il a rencontrées, quel est le résultat. C’est le management participatif.
Maîtriser la situation :
Dans le management participatif, le manager connait le résultat mais ne contrôle pas nécessairement la manière dont il a été atteint. Il maitrise la situation sans pour autant contrôler la tâche.
Maîtriser une situation nécessite de l’échange avec ses collaborateurs alors que le contrôle demande une observation détaillée de la réalisation.
La maîtrise est plus complexe car elle porte sur la relation et non sur la tâche. Cela suppose également de faire le pari de la confiance, ingrédient indispensable à une relation de qualité. C’est ce vers quoi chaque manager devrait tendre.
Que dire alors à mon étudiant ? Je lui conseille de partager son inquiétude avec ses collègues, d’exprimer ce dont il a besoin, de s’engager sur un échéancier, pour rechercher une solution qui convienne à chacun.
La maîtrise prend plus de temps à mettre en place que le contrôle, mais est plus efficace, particulièrement à long terme. Cela fait partie du long apprentissage du travail en équipe, et cet étudiant en est qu’au début…
Excellente semaine à chacun