Scène de vie de coach :

Je débute dans les prochains jours le coaching d’un manager qui est un scientifique de haut niveau. Il travaille dans le domaine de la recherche fondamentale et est à la tête d’une petite équipe de chercheurs et de techniciens. Pour obtenir ce poste, il a dû réussir un concours extrêmement difficile et doit aujourd’hui donner le meilleur de lui-même pour que ses recherches soient publiées afin d’obtenir des financements.

Son parcours, la nature de son activité et le contexte dans lequel il l’exerce le poussent à un haut niveau d’exigence. Comme l’on peut s’en douter, il est extrêmement perfectionniste. C’est d’ailleurs cette qualité qui lui a permis d’obtenir ce poste. Il est perfectionniste pour lui-même mais aussi pour son équipe.

Rechercher la perfection pour le travail de ses collaborateurs et les accompagner vers l’excellence sont de belles qualités managériales. Mais le piège dans lequel tombent fréquemment les managers perfectionnistes est de chercher à contrôler les personnes avec qui ils collaborent. Le besoin de contrôle nuit aux résultats à long terme de l’équipe et à son bien-être, car il la met sous une pression permanente. Quand les managers se rendent compte que les résultats ne sont pas au niveau de leurs attentes, ils cherchent à les améliorer en contrôlant davantage leurs collaborateurs. Cela a pour conséquence de dégrader encore plus les résultats mais également les relations.

Souvent les managers perfectionnistes reconnaissent que c’est la peur qui les pousse à contrôler leurs collaborateurs. La crainte que les résultats ne soient pas à la hauteur de leurs espérance. La conséquence de cette peur est de les pousser à la rigidité risquant ainsi de rompre le lien avec leur équipe.

C’est pourquoi les perfectionnistes ont besoin d’apprendre la confiance et le lâcher prise.

Guidé par la peur :

La peur apparait quand la pression de l’enjeu est trop forte. Ce qui est le cas lorsque les managers confondent réussite personnelle et professionnelle. Ce n’est pas un problème quand une personne travaille seule, mais cela le devient quand elle prend la tête d’une équipe. Elle ne comprend pas pourquoi tous ses membres n’ont pas le même niveau d’engagement. Elle ne devient alors non plus exigeante mais pointilleuse et ne s’intéresse plus aux personnes mais à la manière dont ils travaillent en pointant les erreurs où les approximations.

Elle peut, malgré elle, faire vivre un enfer à ses collaborateurs. Ce n’est heureusement pas le cas du manager que j’accompagne, mais le risque est toujours présent.

Lâcher prise :

Apprendre le lâcher prise en faisant confiance à ses collaborateurs est un défi pour un manager visant la perfection. Mais c’est un pari nécessaire pour que chaque membre de l’équipe trouve sa place et s’engage à son tour. Personne ne s’engage à long terme s’il n’est pas en confiance. C’est vrai pour tout type de relation, et ça l’est également entre un collaborateur et son manager. Paradoxalement pour contrôler une situation, il est nécessaire que les managers contrôlent moins leurs collaborateurs. Baisser le niveau de contrôle n’est pas du laxisme mais est le meilleur moyen d’exprimer sa confiance, seule voie possible pour atteindre l’excellence à long terme.

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