Scène de vie :

Par deux fois la semaine passée j’ai rencontré des managers qui vivaient un certain niveau de frustration professionnelle. Après quelques questions, je comprenais que l’un avait le sentiment qu’on lui avait survendu le projet qu’il dirigeait et l’autre le poste qu’il occupait. Dans les deux cas, ils considéraient que la réalité ne correspondait pas à ce qu’on leur avait présenté. D’où ce sentiment de frustration.

Il me semble que la responsabilité de cette situation est partagée entre le manager qui a survendu le projet ou le poste et la personne qui les a acceptés.

Emporté par l’enthousiasme :

Parfois les managers, emportés par leur enthousiasme pour convaincre leur interlocuteur, développent les aspects positifs d’un futur projet, occultant, plus ou moins malgré eux, les difficultés à venir.

Cela peut être le cas pour un manager qui, lors d’un recrutement, survalorise le poste et l’entreprise afin d’une part, d’en donner une bonne image et d’autre part, de donner envie au candidat de venir le rejoindre.

De même lorsqu’un manager souhaite confier un projet à un collaborateur, il peut en présenter les avantages et les bénéfices, sans trop s’étendre sur les difficultés à venir.

Le filtre de la communication :

Le problème est que de son côté, le candidat au poste ou au projet peut également filtrer les informations et ne tenir compte que ce qu’il a envie d’entendre.

Par exemple, un de mes anciens collègues est candidat à un poste dans une entreprise dont le contexte est notoirement difficile. En en parlant avec lui, je me rends compte qu’il retient particulièrement ce qui l’attire, (ou ce qui le pousse à quitter son ancienne entreprise) et met de côté les difficultés qu’il rencontrera inévitablement.

Si bien que le candidat et le recruteur créent une situation où le premier n’entend que les avantages d’un projet ou d’un poste, alors que le second met particulièrement en avant les points positifs. Ces distorsions de communication engendrent une situation qui ne correspond que partiellement à la réalité.

De la frustration pour chacun :

La conséquence est que cela génère de la frustration de part et d’autre. Le candidat, une fois entré dans l’entreprise, se rend compte que la réalité à laquelle il est confronté ne correspond pas à sa représentation initiale. Il a le sentiment d’avoir été trompé et sa motivation est attaquée. Le recruteur qui constate que le nouvel embauché n’a pas la motivation escomptée, est déçu car il s’attendait à un haut niveau d’engagement.

Il en est de même pour le chef de projet qui constate que la situation n’est pas aussi favorable que celle qui lui avait été présentée.

Un collaborateur frustré est alors face à un manager déçu. Les deux ont leur part de responsabilité dans cette situation, sans s’en rendre compte.

Il est souvent utile que l’un et l’autre en parlent à une personne extérieure à la situation, pour que la décision soit la plus objective possible. Etre objectif, ne doit pour autant pas exclure la passion qui devrait être présente lors d’un nouveau projet ou d’un nouveau poste, ni la prise de risque, inhérente à toute décision engageante.

Excellente semaine à chacun.

La vocation de Km30 est d’aider les managers à concilier bienveillance et exigence. Contactez-nous