Scène de vie de coach :

Je viens de commencer une mission pour un nouveau client. Il s’agit de mettre en place un parcours de formation au management pour l’ensemble des managers de l’entreprise. J’apprécie beaucoup d’animer ce type de dispositif car former l’ensemble des managers permet de faire réellement évoluer les pratiques managériales.

La première étape est d’interviewer quelques managers afin de me familiariser avec la culture de l’entreprise. J’ai eu mon premier rendez-vous cette semaine. En fin d’entretien je demande à mon interlocuteur en quoi la formation pourra lui être utile. Il me répond avoir besoin de méthodes pour être plus exigeant avec ses collaborateurs, ce qui pour lui, signifie arrêter de faire les choses à leur place.

Il considère en effet, que trop souvent, son réflexe est de corriger voire de faire lui-même les choses qui relèvent de la responsabilité de ses collaborateurs quand elles n’ont pas, à ses yeux, la qualité attendue. De plus, il le fait en râlant, autant agacé par le fait que le résultat n’est pas à la hauteur que par son incapacité à leur dire son insatisfaction. Je comprends que le message subliminal qu’il essaye de faire passer à ses collaborateurs en agissant ainsi est de leur montrer ce qu’il attend d’eux. Il espère ainsi secrètement que la prochaine fois qu’ils se retrouveront dans la même situation, ils le feront avec le niveau de qualité requis.

En quoi le manager est-il responsable de ce dont il se plaint ?

En fait, le message qu’il envoie malgré lui à ses collaborateurs en agissant ainsi est qu’ils sont incapables de faire du bon travail. Ce qui peut avoir pour conséquence de les faire douter de leurs capacités et donc de les pousser à faire uniquement les tâches qu’ils sont certains de maitriser sans aller au bout des tâches qui sortent de leur routine, tâches que le manager se sent ensuite obligé de reprendre.

Sans s’en rendre compte, le manager enclenche par son comportement une boucle de rétroaction. Cela signifie qu’il provoque lui-même chez ses collaborateurs le comportement dont il se plaint. Il est possible que chacun y trouve son compte (valorisation du manager qui « rattrape le coup » à chaque fois et situation de confort pour les collaborateurs) mais ce mode de fonctionnement est à long terme nocif pour l’efficacité et le bien-être de l’équipe.

Cette situation n’est pas unique, je la rencontre régulièrement dans les entreprises.

Casser la boucle de rétroaction :

Il revient au manager de casser cette boucle en agissant différemment.

La priorité dans ce type de situation est de changer son regard sur ses collaborateurs. Il les voit actuellement comme des enfants incapables de se débrouiller par eux-mêmes pour résoudre leurs problèmes et à qui il se sent parfois obligé de faire la leçon. Pour faire évoluer la situation, il est impératif de regarder ses collaborateurs comme des adultes capables de penser et d’agir par eux-mêmes et surtout capables de produire, en autonomie, un travail de qualité.

Ce changement de regard est la condition préalable avant d’apprendre de nouvelles méthodes de management qui permettront au manager d’être plus exigeant et à ses collaborateurs de gagner en autonomie.

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