Scène de vie :

La semaine passée, j’ai formé des managers issus du secteur de la logistique. Certains ont partagé qu’ils côtoyaient des managers aux comportements souvent inadaptés : irrespect de leurs collaborateurs, colère, dénigrement… Si la réalité est conforme à ce qu’ils racontent, certaines situations doivent être difficiles à vivre. Ces situations ne sont évidemment pas spécifiques à la logistique mais peuvent se rencontrer dans n’importe quel secteur d’activités.

Dans ces cas-là, ma réponse est souvent : « Mais toi, quel manager as-tu envie d’être ? »

Quel manager avons-nous envie d’être ? :

Je comprends qu’il est souvent difficile de ne pas ressembler à son environnement, de manager d’une manière différente de celle dont on est managé. Par exemple il est difficile d’organiser les entretiens annuels de son équipe, lorsqu’on ne le vit pas soi-même.

Malgré un environnement peu aidant, malgré la pression, le manque de temps, cette question est redoutable : quel manager avons-nous envie d’être ?

Cette question est valable pour chaque manager.

Steven Covey, dans son livre les 7 habitudes, pose la question suivante à ses lecteurs: ”Qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous à votre enterrement ?” La question est violente mais elle a du sens. Pour le paraphraser je dirais: ”qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous lorsque vous quitterez l’entreprise (ou le poste) dans laquelle vous êtes aujourd’hui ?

Epilogue :

Imaginez votre pot de départ. Vous avez votre verre à la main et vous avez le pouvoir d’entendre toutes les conversations qui parlent de vous. Aimeriez-vous que l’on dise de vous que vous avez été un manager sur qui on a pu compter, qui a toujours fait progresser ses équipes, qui a été capable de féliciter mais aussi de recadrer avec justice, qui a su déléguer au bon moment…. Ou aimeriez-vous que l’on dise de vous que vous étiez un manager lunatique, manquant de cohérence, qui donnait à son équipe un sentiment d’abandon, décidant à sa place, voulant tout savoir et délégant peu, voire déresponsabilisant ?

Peu de managers choisiraient la deuxième option.

L’image, voire la stature du manager se construit au quotidien, dans son comportement, ses décisions, sa relation avec l’équipe. Cela demande courage, discipline, humilité, toutes les qualités qui constituent un manager performant.

Savoir quel manager nous sommes :

Je reconnais qu’il est difficile de savoir si l’on est sur le chemin du manager performant. Pour s’en assurer il peut être utile de demander du feed-back à ses collaborateurs.

Il ne s’agit pas de leur demander ce qu’ils pensent de vous mais de votre relation, ce qu’ils apprécient dans votre management et ce qu’ils aimeraient changer, s’ils en avaient la possibilité. Cette question demande bien sûr à être préparée par vos collaborateurs, il faut qu’ils aient le temps d’y réfléchir. Il faut aussi être capable d’entendre les réponses, pas toujours agréables, mais qui font grandir.

Il est important de savoir, aussi objectivement que possible, quel manager nous sommes, quels sont nos forces nos faiblesses, pour oser devenir le manager que l’on a envie d’être. Cela demande bien sûr du courage, de la remise en question, mais quel magnifique défi.