Scène de vie de coach :

Rencontre fortuite d’un ami dans le TGV. Il est directeur de service dans son entreprise et porte des responsabilités importantes. Nous sommes le soir et tous les deux nous sortons notre ordinateur. Moi pour travailler et lui pour regarder un film. Surprenant sans doute mon regard vers son écran me dit. « J’ai décidé de lever le pied sinon je ne vais pas tenir ».

J’ai déjà écrit des articles sur la nécessaire endurance du manager, puis récemment sur la persévérance. Il y a dans ces articles un petit côté « dur au mal ». Même si l’endurance et la persévérance sont des qualités utiles et nécessaires pour les managers, il me semble qu’elles doivent être aussi accompagnées de sagesse. Connaître ses limites pour les respecter en fait partie.

Identifier ses limites :

Identifier ses limites n’est pas forcément facile. Nous n’avons pas vraiment le recul nécessaire pour distinguer un état normal d’un état pathologique et de réaliser que nous les dépassons. Par exemple, reconnaissons qu’il n’est pas toujours possible de ralentir au premier signe de fatigue. Nous ne nous posons d’ailleurs même pas la question. Nous continuons au même rythme. Il est pourtant nécessaire d’identifier des indicateurs personnels qui nous préviennent de nos excès. Il y a des indicateurs internes comme par exemple être dans un état de fatigue chronique, ou d’irritabilité permanent. Pour ma part, ma capacité à faire preuve de patience est un bon indicateur. Et il y a les indicateurs externes, comme par exemple se sentir obligé de déjeuner sur son lieu de travail, travailler au-delà d’une certaine heure, ne plus avoir de temps à consacrer à des activités qui nous ressourcent.

Connaitre ses indicateurs de surrégime ne suffit pas. Encore faut-il avoir la lucidité nécessaire pour remarquer leur état alarmant et la sagesse pour en tenir compte. Cela suppose donc de faire une auto-analyse régulière pour savoir où l’on en est. Ce qui est impossible à faire si nous n’en prenons pas le temps.

Un bienfait pour soi mais aussi pour l’équipe :

Connaître ses limites est un bienfait pour soi car cela permet de ne pas les dépasser. Mais c’est aussi bénéfique pour l’équipe. Si le manager sait équilibrer son engagement avec le respect de ses limites, il influence ses collaborateurs à en faire de même. Jeune chef de rayon, je voyais le directeur du magasin où je travaillais être présent tous les jours de 08h00 à 20h00. J’étais donc encouragé à faire la même chose, sans que cela soit dit explicitement. Ce que je faisais, plus par conformisme que par charge réelle de travail.

De plus, reconnaitre ses limites et même oser les partager avec ses collaborateurs permet d’être plus vrai, plus authentique, plus accessible. Cela encourage aussi son équipe à oser demander de l’aide si besoin. Cela fait tomber le mythe du manager omniscient et omnipotent à la recherche de l’efficacité permanente. Paradoxalement, cela rend l’équipe plus performante.

Et vous, quels sont vos indicateurs de surrégime ?

Si vous souhaitez que l’on échange sur un projet de formation, de coaching individuel ou collectif, vous pouvez me joindre à cette adresse : contact@km30.fr