Scène de vie de coach :

Fin d’une série de RDV de coaching. Je rencontre la personne coachée pour la sixième et dernière fois. C’est l’occasion de faire un bilan de ce que l’accompagnement lui a apporté. De mon côté, je la trouve plus sereine, apaisée. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est uniquement grâce au coaching, mais je fais tout de même l’hypothèse que cela y a contribué. Je lui partage cette impression. Mon interlocutrice reconnait cet apaisement et en précise l’origine. Pendant la période d’accompagnement, elle a compris qu’elle devait faire avec le système et non contre lui. Dans sa bouche, le système signifie la structure dans laquelle elle travaille.

Sagesse ou résignation ?

Sa remarque appelle une question : cette prise de conscience est-elle de la résignation ou une leçon de sagesse ? Est-ce une façon de dire qu’elle est impuissante, ou au contraire une manière de prendre du recul et d’accepter la situation ?

Lorsque le « système » ne nous convient pas, faut-il le faire évoluer, ou faut-il composer avec ?

Il me semble qu’il n’y a pas de réponse absolue. En fonction du type de système, du poste occupé, le pouvoir de faire évoluer le système est variable.

Faire avec le système :

Cependant, dans la majorité des cas, l’expérience m’incite à dire qu’il est préférable de faire avec. La personne que j’ai accompagnée a essayé de s’opposer à l’organisation dans laquelle elle travaille. Lors de sa prise de poste, pleine d’énergie elle a mené des actions pour la faire évoluer. Devant le peu de résultats, son enthousiasme s’est transformé en amertume, qui a conduit à l’épuisement. Au départ, la personne se lance dans une quête, celle de réformer le système, pour plus d’efficacité, de bien être…Cela a un côté chevaleresque, seule face à l’environnement, mais cela se poursuit souvent par du découragement.

Cela ne signifie pas que les organisations ne peuvent pas être réformées, mais rarement par une personne seule, quel que soit son niveau de poste.

Identifier les marges de manœuvre :

Par conséquent, il est souvent préférable de faire avec le système. Cela n’empêche pas d’identifier les marges de manœuvre possibles pour utiliser son énergie à bon escient.

Par exemple en la concentrant sur ce qui fonctionne bien dans le système, ou en améliorant ce qui peut l’être. Même si ces évolutions sont marginales, cela contribue malgré tout à faire bouger les lignes. Paradoxalement c’est en faisant avec le système, en en tirant partie, que le système peut évoluer.

C’est ce que la personne coachée avait compris. Sans fatalisme, ni défaitisme. Mais tout simplement en prenant ses responsabilités et en menant des actions à sa mesure, en cherchant l’équilibre entre la détermination et le réalisme. Cette démarche lui a permis de retrouver la sérénité.

C’est à chaque manager d’évaluer ses marges de manœuvre pour faire évoluer le système dans lequel il travaille et d’y mettre son énergie, tout en acceptant ce qui lui parait inamovible.

Excellente semaine à chacun.

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