Scène de vie :

La semaine passée, je suis intervenu auprès d’un groupe de managers afin de les aider à décliner dans chacune de leur équipe la stratégie de l’entreprise. Jusqu’à présent la culture de l’entreprise était plutôt d’imposer aux équipes les priorités stratégiques. Le comité de direction souhaite à présent impliquer les équipes terrain pour qu’émergent des projets au plus près de la réalité des clients, tout en respectant le cadre de la stratégie. Cela constitue bien sûr une petite révolution des mentalités qu’il est nécessaire d’accompagner.

La journée débute par l’intervention d’un responsable d’une autre entreprise, reconnue pour sa capacité à décliner le projet d’entreprise dans toutes ses entités. Lors de sa présentation, il insiste sur la nécessité de trouver l’équilibre entre la liberté laissée aux salariés et leur responsabilité. Cet équilibre est indispensable pour s’approprier la stratégie d’entreprise et la décliner à leur niveau. L’intervenant est crédible dans ce qu’il avance car dans son entreprise, les salariés disposent d’une marge de manœuvre importante, tout en respectant un cadre bien précis : temps à y consacrer, validation de leur manager…Et leur succès n’est plus à démontrer.

L’autonomie est composée de liberté et de responsabilité :

Liberté et responsabilité sont deux ingrédients indispensables à l’autonomie. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de rechercher cet équilibre dans la relation managériale. En effet, les collaborateurs sont autonomes lorsqu’ils disposent d’une certaine liberté tout en s’étant approprié le cadre dans lequel elle s’exprime.

Parfois les managers n’osent pas laisser de la liberté à leurs collaborateurs car ils ne les considèrent pas comme suffisamment responsables. Ils ont peur qu’en leur accordant de la liberté, ils en profitent pour faire autre chose, perdre du temps ou tout simplement ne pas travailler. De leur côté, les collaborateurs ne se sentent pas responsabilisés car ils n’ont que peu de marge de manœuvre.

Cette situation est vraie dans bien d’autres domaines que celui de la prise d’initiative ou de l’innovation. Elle se rencontre particulièrement dans les entreprises qui mettent en place le télétravail. Pour que cette forme d’organisation soit une réussite, il est nécessaire que les personnes concernées soient autonomes, c’est-à-dire libres de leurs actes et de leurs décisions dans un cadre précis.

Accorder de la liberté est toujours une prise de risque :

Certains managers ont du mal à accepter que leurs collaborateurs travaillent une partie de leur temps chez eux par crainte de perte de temps, de dispersion et surtout de perte de contrôle.

Accorder de la liberté est toujours un risque pour les managers. La liberté n’est pas synonyme d’abandon, c’est la raison pour laquelle le cadre dans lequel elle s’exprime doit être défini. Ce cadre est d’ailleurs nécessaire pour que les collaborateurs sachent quelle est leur marge de manœuvre. L’absence de cadre insécurise les collaborateurs, ce qui les rend incapables de prendre des initiatives.

Dans toutes les situations où l’autonomie des collaborateurs est indispensable, les managers doivent se poser la question du niveau de liberté et de responsabilité de leurs collaborateurs. C’est d’autant plus vrai dans les situations où les collaborateurs sont confrontés à des situations complexes où seule l’autonomie permet de trouver des solutions adaptées.

Excellente semaine à chacun