Scène de vie de coach :

Cette semaine, j’ai assisté à un événement qui m’a marqué : le petit immeuble situé en face de mon bureau a pris feu. Des flammes impressionnantes sortaient de deux appartements et des personnes étaient aux fenêtres de ceux situés au-dessus. Des voisins sont arrivés en courant et se sont mis à courir autour de l’immeuble. Une camionnette de pompier est arrivée, puis plusieurs véhicules. Ils ont déroulé la lance à incendie, la grande échelle, une nacelle au-dessus de l’immeuble puis se sont attaqués à l’incendie. J’ai été surpris par le fait que peu de pompiers couraient. Au contraire certains étaient immobiles à regarder ce qui devait être le plan de l’immeuble. Le contraste était fort entre les voisins pleins de bonnes intentions mais impuissants et les pompiers, préparés et équipés qui donnaient l’impression de maitriser la situation. Tout s’est bien terminé, l’incendie a été éteint et les personnes ont été secourues

C’est une bonne image de la période que nous vivons. Certains pans de notre économie brulent et un piège serait de tomber dans l’agitation. L’agitation peut donner l’illusion de l’action mais ne produit pas de résultats. A l’inverse, il me semble que la modération, qui s’oppose à l’agitation, est une vertu particulièrement utile aujourd’hui et les managers devraient davantage la développer.

Un manager qui fait preuve de modération est comme la quille d’un bateau. Il évite que l’agitation environnante ne fasse prendre trop de gite à son équipe et donc à l’entreprise. Il peut être modéré dans ses décisions comme dans ses propos.

Modération dans ses décisions :

Aujourd’hui la prudence est une qualité essentielle. Prudence pour se protéger et protéger son équipe du virus. Prudence en élaborant des solutions de repli pour assurer une continuité opérationnelle lorsque des projets sont lancés. Nous ne connaissons évidemment pas l’impact de l’évolution de la pandémie sur nos équipes ou nos clients. Nous-mêmes ou l’un de nos interlocuteurs pouvons être contraints à une quarantaine qui ralentirait la mise en œuvre des projets. Nous devons veiller à nous donner un maximum de chance pour qu’ils aboutissent, sans pour autant être certains que ce sera le cas.

La modération ne signifie pas hésiter à décider mais prendre une décision pesée et réfléchie en consultant, et donc en impliquant, un maximum de parties prenantes et en anticipant différents scénarios. L’écoute des avis des uns et des autres et leur prise en compte font partie de la modération. La décision n’en a que plus de poids, et l’on se donne un maximum de chances qu’elle soit réellement mise en œuvre, quelles que soient les circonstances.

Modération dans ses propos :

La situation que nous vivons génère légitimement de l’inquiétude et peut parfois exacerber des tensions dans les relations. La charge mentale de chacun d’entre-nous a augmenté et cela pèse aussi sur nos relations.

Nous pardonnons moins facilement les erreurs, la pression d’enjeu a augmenté et nous sommes plus facilement impatients.

C’est pourquoi la modération peut être salvatrice car elle apaise les tensions. Elle est associée à la maitrise de soi, qui est toujours rassurante pour les équipes.

La modération n’exclut pas l’engagement et se situe à l’opposé du manque d’affirmation de soi. Elle est un état d’esprit, une manière d’aborder notre environnement, avec souplesse mais avec conviction.

Dans les mois qui viennent, nous avons besoin que chacun fasse preuve de modération. Refusons de tomber dans l’agitation.

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