Scène de vie de coach :

La semaine passée, j’ai rencontré un manager qui dans le cadre d’une restructuration de son entreprise, a évolué vers le rôle de chef de projet. La conséquence pour lui a été de perdre une bonne partie de son équipe. Il est passé du management d’une dizaine de personnes à trois. Il reconnait vivre plus ou moins bien cette évolution. Sa réaction pourrait surprendre car même si son équipe a effectivement été réduite, son périmètre de responsabilité s’est globalement développé. De mon point de vue son évolution est plutôt le signe d’une réussite professionnelle car les sujets qu’il traite ont un enjeu fort pour l’entreprise. Cependant, même s’il le reconnait, il lui reste un fond de sentiment d’échec.

Le management comme mesure du succès :

Les managers mesurent parfois leur importance et leur pouvoir dans l’entreprise au nombre de collaborateurs qui composent leur équipe. C’est la raison pour laquelle évoluer dans une entreprise signifie la plupart du temps prendre en charge une équipe. De plus, sa croissance numérique doit être corrélée à l’évolution du manager. Par conséquent, il vit comme une régression professionnelle le fait que le nombre de ses collaborateurs diminue.

Des conséquences négatives pour l’équipe :

Voir le management d’abord comme un signe de réussite peut devenir problématique dès la prise de poste. Le risque est de prendre en charge une équipe sans comprendre les enjeux humains qui en découlent. Cette approche a rapidement des conséquences sur le bien-être de l’équipe et sur ses résultats.

Une autre situation délicate est lorsqu’un manager confirmé perd des collaborateurs. Ce qui était le cas du manager cité plus haut. La conséquence a été pour lui de baisser son niveau d’exigence en matière de pratiques managériales. Alors que son management était structuré lorsque qu’il pilotait une équipe importante, il est devenu majoritairement informel. Dans la mesure où, lui et son équipe, sont tout le temps en contact, il considère qu’il n’est plus nécessaire de mettre en place des réunions et des RDV formels. La conséquence est que son équipe a perdu ses repères.

Manager une équipe importante n’est pas une fin en soi :

Il me semble essentiel de souligner qu’il devrait être possible d’évoluer dans une entreprise sans pour autant manager une équipe. L’évolution peut également se réaliser de manière horizontale : rôle d’expertise, mission transverse, management de projets… Avant d’évoluer vers un rôle de manager, il est indispensable que la personne concernée se demande si elle a réellement envie d’avoir la responsabilité d’une équipe, et si elle en a compris toutes les implications. Ne pas le faire, c’est se préparer à vivre des difficultés.

De la même manière, avoir une équipe réduite ne devrait pas être vu comme un signe d’échec. Pour être bien vécu, il faut que cela ait été expliqué et que le manager en comprenne le sens. De plus, perdre une partie de son équipe peut n’être qu’une étape dans la vie du manager.

Excellente semaine à chacun.

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