Scène de vie de coach :

« Moi j’ai besoin de rouler pour quelqu’un », me dit un manager. Il me précise que c’est une façon de dire qu’il aime travailler pour un manager. Dit autrement, cela signifie que satisfaire son hiérarchique est pour lui un critère important pour établir ses priorités.

Il me partage même avoir, par le passé, changé de site pour suivre son manager. Il vit actuellement une certaine frustration car son manager ayant à nouveau changé de site, il n’a cette fois pas pu le suivre. Cette anecdote date déjà de quelques années, et depuis, il a changé plusieurs fois de managers. Ce turn over continue pour lui d’être une source de frustration car il ne peut pas s’inscrire dans une relation managériale stable. Cela lui parait important de travailler dans la durée avec un manager afin de tisser un lien qui le fasse grandir.

Il est vrai que dans certaines entreprises, le turn over interne est important et les managers restent en poste au maximum deux ou trois ans. Et encore, pour certaines structures, une période de trois ans relève du long terme.

L’importance de la relation :

Que l’on soit manager ou collaborateur, (la plupart des managers cumule les deux rôles), nous n’accordons pas tous la même importance à la qualité relationnelle. Même si chacun recherche une bonne entente et des relations constructives, certains ont besoin plus que d’autres d’harmonie dans les relations. Le lien qu’ils peuvent construire avec leur manager est tellement important que, comme la personne dont je parle, ils sont prêts à suivre un manager lorsque celui change de site, voire d’entreprise.

De la relation à la dépendance :

Les personnes qui accordent de l’importance à la relation font naturellement preuve de beaucoup de bienveillance avec leurs collaborateurs. Elles ont l’art de prendre soin de ceux qui les entourent, ce qui rend la relation très agréable. Elles sont également capables d’exprimer leurs émotions.

La limite est qu’en accordant trop d’importance à la relation elles créent une sorte de dépendance vis-à-vis de leurs collaborateurs ou de leur manager. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose de suivre un manager, mais il vaut mieux s’assurer au préalable que ce soit pour de bonnes raisons. Il est également nécessaire de tenir compte d’autres paramètres comme les futures conditions de travail, les objectifs, les contraintes familiales…

La dépendance peut également s’exprimer dans les critères de choix d’une décision. Elle est prise en fonction de ce qui convient au manager et n’est pas l’expression de la conviction du décideur.

Grandir, c’est couper le lien :

Même s’il est normal de « s’attacher » à un manager qui nous a marqué, qui nous a permis d’évoluer, grandir, c’est couper le lien. Pour en reconstruire un autre, avec un autre manager qui pourra apporter autre chose. Être capable de couper le lien, c’est aussi gagner en autonomie afin de penser et décider par soi-même, ce que devrait rechercher chacun. Pour un manager, c’est aussi aider ses collaborateurs à devenir autonomes.  Et l’autonomie permet de créer un autre type de lien, plus mature, plus collaboratif. Les collaborateurs deviennent alors des vis-à-vis précieux pour les managers.

Excellente semaine à chacun.

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